Les enjeux de la transformation numérique

La transformation numérique du MINARM soulève des enjeux cruciaux, alliant performance opérationnelle, souveraineté technologique et sobriété numérique. La maîtrise des données, l’usage stratégique de l’intelligence artificielle et la sécurisation des systèmes sont au cœur de cette évolution.

Image générée par intelligence artificielle

Développement durable : La sobriété numérique, un enjeu pour le ministère des Armées

L’activité numérique représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le Gouvernement s’est saisi de cette problématique et prépare un plan global de réduction de l’empreinte environnementale du numérique sur le périmètre de l’État.

Le secteur du numérique représente actuellement

117

millions de tonnes de ressources

4,4%

de l'empreinte carbone nationale

11%

de la consommation électrique française

En tant que premier acheteur public et premier investisseur de l’État, le ministère des Armées est un acteur important de la maîtrise de l’empreinte environnementale du secteur public.
Depuis plus de 15 ans, le ministère des Armées s’est engagé dans des actions de protection de l’environnement et de transition énergétique, qui participent aux politiques publiques de développement durable. Il met en œuvre un certain nombre de principes vertueux, comme le réemploi solidaire et le reconditionnement d’une partie du parc informatique en fin de vie.
La singularité du ministère des Armées veut que l’efficacité opérationnelle prime toujours : la sobriété numérique n’a pas vocation à entraver ce principe.

Les 7 leviers d'actions

La réduction de l’empreinte environnementale du numérique s’articule autour de 7 leviers d’action :

1. Stratégie et gouvernance

Au ministère des Armées, le Commissariat au numérique de défense (CND) est l’un des chefs de file de la sobriété numérique et s’appuie sur les représentants des trois grands subordonnés du ministre (Etat-major des Armées (EMA)Secrétariat général pour l'administration (SGA) et Direction générale de l'armement (DGA). Le CND aide ainsi à la coordination des actions de réduction de l’empreinte environnementale du numérique.

2. Sensibilisation

La sensibilisation à la sobriété numérique est nécessaire à tous les niveaux de la chaîne hiérarchique du ministère. Le commandement a une action déterminante afin d’infléchir les usages. Les journées de sobriété numérique visent précisément cet objectif de sensibilisation.

3. Achat

La communauté des acheteurs du ministère des Armées a un rôle important à jouer, par l’adoption progressive de clauses environnementales dans les marchés publics. Elle peut s’appuyer sur le guide pour des achats numériques responsables développé au niveau interministériel.

4. Conception et services numériques

La fabrication des matériels et des logiciels nécessaires au fonctionnement d’un système d’information occupe une part majeure dans l’empreinte environnementale du numérique. L’adoption de certaines règles d’éco-conception de services numériques a un impact fort par la moindre consommation de ressources. La communauté des projets numériques du ministère peut s’appuyer sur le référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) développé au niveau interministériel.

5. Salles serveurs et centres de données

Les salles serveurs sont une source de consommation énergétique et une composante significative de l’empreinte environnementale du numérique. Dans la continuité de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI), le CND poursuit l’engagement de longue date dans des actions de réduction de l’empreinte de ses quatre datacenters (Bordeaux, Rennes, Toulon, Suresnes) : réemploi de la chaleur, réduction de la consommation d’énergie liée à la climatisation, etc. À ce jour, la chaleur émise par le centre de données de Toulon est recyclée pour le chauffage des locaux.

6. Usages 

Quelques règles vertueuses peuvent contribuer à la sobriété numérique : éteindre son matériel en quittant son poste, maitriser l’usage de l’e-mail, etc. Pour un ministère comportant des centaines de milliers d’utilisateurs, l’adoption de mesures individuelles a rapidement un effet d’échelle. La charte de sobriété numérique de l’usager a été élaborée dans ce but.

7. Fin d’usage

Le CND, est chargé de veiller au déploiement et au fonctionnement permanent, à son plus haut niveau d’efficience, du système d’information du ministère. Parmi les processus qui en découlent, la réforme des matériels qui ne sont plus utilisés constitue un enjeu environnemental. Désormais, une grande partie de ces matériels entre dans un cercle vertueux qui débouche, soit sur le réemploi des matériels encore en état de marche, soit sur le recyclage des composants des matériels hors d’usage. Les processus mis en place garantissent une totale sécurité en matière de divulgation d’informations. Le CND pilote les actions entreprise dans ce domaine. En particulier, il met en œuvre, au sein du ministère, le décret n° 2023-266 du 12 avril 2023 qui fixe les objectifs et modalités de réemploi et de réutilisation des matériels informatiques réformés par l‘État et les collectivités territoriales (à l’exclusion du matériel contenant des informations classifiées).

Grâce à un partenariat avec l’entreprise ECODAIRE, en 2022, plus de 7 500 ordinateurs et près de 500 écrans, pour un poids total de plus de 25 tonnes, ont été collectés. Environ 80 % de ces équipements ont pu être reconditionnés en vue de leur réemploi, dans le respect des obligations de cybersécurité et de protection du secret, les 20 % restants ont rejoint la filière de recyclage.

La maitrise et la valorisation des données : un enjeu stratégique majeur

Publiée par le CND et fruit d'une réflexion collective, la politique ministérielle des données propose un cadre de gouvernance qui doit permettre d'exploiter pleinement le potentiel des données fiables, par leur ouverture, leur partage et leur valorisation en confiance, qu’elles soient produites, utilisées ou stockées par le ministère. Les gains attendus doivent pleinement bénéficier aux missions ministérielles et à celles relevant d’autres politiques publiques, en s’appuyant notamment sur une large acculturation aux enjeux et méthodes liés à la donnée.

Quels sont les enjeux au sein du ministère ?

Où sont stockées ces données ?

Piloté par le CND, le ministère des Armées a ses propres infrastructures de stockage des données. Les données qui sont stockées dans ses datacenters sont très variées, des systèmes d’information de logistique, au données des ressources humaines, en passant par des informations portant sur les théâtres d’opérations et relayées par les satellites de télécommunications militaires.

A l’occasion de l’inauguration du datacenter « Sous-Lieutenant Marie-Louise Cloarec » à Bordeaux, en mai 2021, la ministre des Armées a rappelé l’importance cruciale des données hébergées dans nos propres datacenters.

« Les enjeux de résilience de nos systèmes et de sécurité de nos informations sont au cœur de nos préoccupations. C’est pourquoi nos datacenters sont des bunkers qui fonctionnent en vase clos, et que nous veillons toujours à doubler et stocker les données dans plusieurs lieux différents. Ces forteresses de l’information sont surveillées vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, afin de ne connaître aucune interruption et aucune baisse de régime. »

En connaître plus sur les data centers :

Affiche bonnes pratiques d'un usager numériquement responsable

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