Désinformation : ce que la recherche peut apporter à la cyberdéfense et à la lutte informatique d’influence
Lors de la dernière édition de l’European Cyber Week à Rennes, le Commandement de la cyberdéfense a fait appel à plusieurs personnalités issues du monde de la recherche afin d’intervenir autour des menaces cognitives dans le domaine cyber. Un sujet en particulier a fait l’objet d’un apport accru du monde de la recherche : la lutte informatique d’influence.
Provenant de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), de l’Institut français de géolopolitique ou encore professeur à l’Institut de cybersécurité d’Occitanie, rencontre avec trois chercheurs et chercheuses qui contribuent à renforcer les réflexions autour de la cyberdéfense.
Désinformation : comment détecter les arguments fallacieux en ligne ?
Chercheuse à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) depuis 2019, Oana Balalau est spécialisée dans le traitement automatique des langues et plus particulièrement, la fouille d’arguments. Utilisés dans la propagande du XXIe siècle, les arguments fallacieux sont de plus en plus difficiles à détecter. Ainsi, les recherches permettant une détection automatique ont pour objectif d’éduquer les citoyens et de renforcer notre protection face à ces faux arguments . Algorithme, intelligence artificielle et cyberdéfense se mêlent ainsi pour contrer les arguments fallacieux et détecter les acteurs potentiellement malicieux.
Menaces cognitives : cartographier le lexique grâce aux algorithmes, mais aussi à l’IA
Spécialiste dans l’analyse de données massives, Pascal Marchand est professeur à l’Institut de cybersécurité d’Occitanie. Ses recherches portent sur l’utilisation des technologies (algorithmes, intelligence artificielle) dans le cadre d’une analyse plus rapide et plus poussées des lexiques. L’intérêt pour la cyberdéfense ? Une analyse poussée de grands flux d’information pour identifier les signaux faibles.
Pratiques d’influence : diffusion en masse des contenus de propagande grâce au numérique
Marie-Gabrielle Bertran, de l’Institut français de géopolitique (université Paris 8), établit ses recherches sur la diffusion des messages de propagande russes. Comment le numérique permet-il leur diffusion plus rapide et plus large ? Quelles sont les conséquences du numérique ? Quelles politiques de souveraineté numérique sont aujourd’hui mises en place à l’étranger ? Marie-Gabrielle Bertran revient sur ces sujets et sur la diffusion de ces faux messages via des moyens numériques toujours plus poussés tels qu’une diffusion automatisée.
La lutte informatique d'influence
La lutte informatique d’influence (L2I) désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle pour détecter, caractériser et contrer les attaques, appuyer la StratCom, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations.
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