De Paris à Tahiti : les cybercombattants sur le terrain pendant les Jeux olympiques et paralympiques
Pendant deux fois quinze jours, l'accueil par la France des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 entraine une vigilance totale de la cyberdéfense française. Face à un risque élevé de cyberattaques, les cybercombattants et cybercombattantes sont mobilisés sur l'ensemble du territoire pour assurer leur mission de défense des systèmes d’information des Armées.
Il y a trois ans, les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo avaient recensé un nombre important de tentatives de cyberattaques. A travers l'événement mondial le plus exposé médiatiquement, de nombreux acteurs, notamment cybercriminels, peuvent en effet rechercher à atteindre le pays hôte.
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) assure le rôle de chef de file sur la cybersécurité de l’ensemble de l’événement et peut, si besoin, demander un appui des forces de cyberdéfense des Armées.
Le COMCYBER est, pour sa part, pleinement mobilisé pour assurer la défense des systèmes d’information des Armées, permettant aux différentes unités de mener à bien leur mission de protection de la Nation. Il peut, le cas échéant, appuyer l’ANSSI.
« Nous mobilisons nos cybercombattants depuis plusieurs mois. Pour anticiper la menace, renforcer la sécurité de nos systèmes, être prêts à répondre à tout incident, mais aussi à venir en soutien des autres organismes de l'Etat en cas de besoin. »
- Commandant de la cyberdéfense

Défendre les systèmes d'information des Armées face aux cyberattaques
Venant en appui des forces de sécurité intérieure, plusieurs milliers de soldats, de l’Armée de Terre, de la Marine nationale et de l’Armée de l’air et de l’espace sont mobilisés durant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Aussi, en lien avec la cellule de conduite JOP des Armées, le COMCYBER assure la lutte informatique défensive (LID) sur l’ensemble des systèmes des Armées, détecte et caractérise de plus toute attaque informationnelle ciblant les Armées (en lien étroit avec Viginum).
De nombreux audits ont été réalisés en amont, notamment par le Centre d'audits de la sécurité des systèmes d'information (CASSI), permettant d'identifier des failles potentielles et de renforcer la sécurité des systèmes.
L'ensemble des équipes opérationnelles du COMCYBER (en particulier son Centre d'analyse en lutte informatique défensive - CALID) sont mobilisées durant l'été afin de répondre à tout incident. Les unités de de la Communauté cyber des Armées (CCA) participent également au dispositif de lutte informatique défensive renforcé mis en place pour les JOP.
De nombreux groupes d'intervention cyber (GIC) sont ainsi en capacité de se projeter rapidement sur le terrain en cas de besoin, pour assurer de premiers prélèvements.
Soutenir l’opération Sentinelle – JOP 2024 et partager l'information avec les différents acteurs
L’opération Sentinelle – JOP 2024 assure un rôle majeur dans la sécurisation de l'évènement. La défense des systèmes d'information de l’opération a été identifiée comme l'une des priorités, afin que les forces mobilisées puissent assurer, en toute sécurité, la continuité de leur mission.
Afin d’échanger sur le niveau de menace et les actions mises en œuvre pour y répondre, le COMCYBER entretient donc un lien très étroit avec la cellule conduite JOP 2024 de l’Etat-major interarmées du territoire national métropolitain (EMIA TN) ainsi qu’à l’Etat-major zone de défense (EMZD) de Paris. Plusieurs « officiers de liaison » Cyber ont été positionnés auprès des différentes entités mobilisées, notamment les EMZD de Paris et Marseille.
« En tant qu’officier de liaison et conseiller cyber du Gouverneur militaire de Paris, je me fais le relai des sollicitations et questions sur l’état de la menace et des éventuels événements en cours ou redoutés. »
- Officier de liaison auprès du Gouverneur militaire de Paris
De même, la coordination des acteurs cyber de l’Etat a été renforcée à travers le Centre de coordination des crises cyber (C4). Cette enceinte permet la qualification rapide et le traitement conjoint des incidents d’ampleur qui visent les intérêts français.
Venir en appui de l'ANSSI, notamment en Polynésie française pour les épreuves de surf
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est en première ligne de la cybersécurité des JOP. En cas de besoin, elle peut demander l’appui du COMCYBER, dans son action de recherche et réponse à incidents. C’est le cas notamment pour la sécurisation des épreuves de surf, à Tahiti. Les équipes de l’ANSSI y ont accompagné les partenaires locaux en amont des JOP (conseils, moyens financiers et techniques) avant de demander au COMCYBER de pré-positionner un groupe d’intervention cyber (GIC) sur place, jusqu’à la fin des épreuves.
En soutien des besoins exprimés par l’ANSSI et des personnels de la DIRISI présents sur place, le COMCYBER a déployé plusieurs cybercombattants du CALID, militaires et civils, pendant trois semaines. Equipés d’outils d’analyse dédiés, ils étaient en capacité de mener des actions de lutte informatique défensive, d’investigations numériques et de supervision.
« Du fait de l’éloignement de la métropole, le pré-positionnement permet de gagner en réactivité. L'enjeu du temps est crucial afin de pouvoir identifier, caractériser, isoler et détruire les menaces avant que leur malveillance ne provoque des dégâts. »
- Analyste systèmes au CALID, membre du GIC
Auprès de structures habituellement soutenues par l’ANSSI, le GIC déployé a pris en compte l’environnement et assuré un lien étroit avec les entités locales sensibles.
Une cyber protection qui se poursuit jusqu’à la fin des Jeux paralympiques
Si les Jeux olympiques se sont déroulés sans incident majeur dans le domaine cyber (141 événements de cybersécurité ont été signalés à l’ANSSI), la vigilance du COMCYBER reste élevée jusqu’à la fin de l’événement. La mobilisation des cybercombattants et cybercombattantes se poursuit sur l’ensemble des Jeux paralympiques.
La sécurisation cyber de cet événement d’ampleur servira également, sur le périmètre COMCYBER, les opérations futures, à travers les enseignements et retours d’expérience qui en seront tirés.
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