Stratégies hybrides
Lors du discours sur la stratégie de défense et de dissuasion le 7 février 2020, le Président de la République a exprimé sa vision des nouveaux modes de conflictualité : « la frontière entre compétition et confrontation, qui nous permettait de distinguer le temps de paix du temps de crise ou de la guerre, est aujourd’hui profondément diluée ».
« Elle laisse place à de multiples zones grises où, sous couvert d’asymétrie ou d’hybridité, se déploient des actions d’influence, de nuisance, voire d’intimidation, qui pourraient dégénérer ».
Certains de nos compétiteurs stratégiques recourent désormais systématiquement à ces modes opératoires, entretenant une incertitude permanente sur leurs finalités, qui est porteuse d’un risque significatif d’escalade militaire. Il s’agit donc d’une tendance lourde de l’évolution de notre environnement stratégique caractérisé, par ailleurs, par la remise en cause des équilibres internationaux existants, le durcissement des rivalités interétatiques, l’enhardissement de puissances régionales et les effets de rupture liés aux nouvelles technologies, notamment numériques et spatiales.
Les stratégies hybrides sont de nature à faciliter insidieusement l’obtention de gains – politiques, territoriaux, économiques – en combinant des modes d’action militaires et non militaires, directs et indirects, légaux ou illégaux, tels que l’utilisation de groupes armés, le cyber, le spatial, la manipulation de l’information ou l’instrumentalisation du droit. Elles se distinguent donc par un haut niveau d’intégration des moyens – civils, militaires et de renseignement – ainsi que par une ambiguïté jouant avec différents seuils, notamment celui du conflit armé interétatique. Elles peuvent aussi être employées dans le cadre d’une gestion volontaire d’escalade et accompagner, intentionnellement ou non, un conflit armé susceptible d’évoluer vers une confrontation de haute intensité.
Au sein du ministère des Armées, les enjeux posés par ces stratégies ont été identifiés, notamment dans la Revue stratégique de 2017, la Stratégie de défense française dans l’Indopacifique 2019 et l’Actualisation stratégique de 2021. L’hybridité s’inscrit par ailleurs pleinement dans le triptyque « compétition, contestation, affrontement » et la résurgence de la haute intensité en Europe. La stratégie globale des armées, articulée autour de postures permanentes de défense et de sécurité, leur oppose une réponse large spectre qui s’inscrit dans une dynamique interministérielle.
Si la réponse aux menaces hybrides doit d’abord être nationale et intégrée, elle est aussi durablement inscrite à l’agenda de l’UE et de l’OTAN où la France entend poursuivre les efforts en cours. Abordées dans la Boussole stratégique, ces stratégies hybrides posent des défis avant tout d’ordre politique et stratégique, qui nécessitent des actions en matière d’anticipation et de détection, de résilience, de gestion de crise et d’autonomie stratégique européenne.
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