Quel est votre rôle en tant que délégué militaire départemental ou délégué militaire départemental adjoint en Guyane ?

En tant que délégué militaire départemental en Guyane, mon rôle consiste à établir et maintenir le lien entre les forces armées et les autorités civiles, en particulier le préfet et les autorités locales. Je suis chargé de coordonner les moyens militaires en fonction des besoins identifiés, tout en tenant compte des spécificités de ce territoire. Mon objectif est d’apporter une réponse efficace aux enjeux de défense, de sécurité et de soutien aux populations.

Concrètement, quelle forme prennent vos missions ?

Je commande les forces armées en Guyane (FAG) et la base de défense Guyane ; ce qui représente plus de 2 300 militaires et civils de la Défense.

Je supervise les missions des forces armées sur le territoire, notamment :

• l’opération Harpie : lutte contre l’orpaillage illégal ;
• les opérations de police des pêches ;
• la sécurisation du Centre Spatial Guyanais (CSG).

De plus, je suis un interlocuteur clé dans la gestion des crises, telles que les catastrophes naturelles ou les situations nécessitant une intervention militaire. Par exemple, lors de l’étiage récent, le plan ORSEC-Eau a été déclenché par la préfecture de Guyane. Les armées ont alors contribué en acheminant des denrées alimentaires via des avions CASA, au profit des commerçants des communes les plus isolées.

Les unités des forces armées en Guyane (FAG) participent également à des actions de sensibilisation auprès de la population, en particulier des jeunes. Cela se fait par le biais de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) ou encore grâce à des partenariats avec les établissements scolaires, notamment à travers les classes Défense.

Comment le DMD travaille-t-il avec les communautés locales en Guyane pour promouvoir la compréhension et le respect des valeurs et des missions de l’armée française, et pour renforcer les liens entre les forces armées et la population ?

Travailler avec les communautés locales en Guyane implique de prendre en compte la diversité culturelle et géographique du territoire.

Dans les zones isolées, les FAG mènent des actions de sensibilisation pour expliquer leurs missions et organiser des événements ou exercices.

Par ailleurs, grâce aux classes Défense, des interventions sont réalisées dans les établissements scolaires pour transmettre les valeurs de défense, présenter les opportunités offertes par l’armée et encourager les jeunes Guyanais à envisager une carrière militaire.

Selon vous, comment l’esprit de défense peut-il être incarné sur un territoire aux spécificités uniques comme la Guyane ?

En Guyane, où certaines populations vivent dans des zones enclavées, l’esprit de défense se traduit également par la solidarité. Cela inclut l’aide apportée lors de catastrophes naturelles ou le soutien aux territoires isolés. Derniers exemples :

• le prêt de lits de campagne lors d’un incendie ;
• la distribution de denrées alimentaires dans le cadre du plan sécheresse.

Ces actions soulignent l’engagement des forces armées au service de la population, tout en accomplissant sans relâche les opérations (police des pêches, sécurisation du centre spatial et lutte contre l’orpaillage illégal).

Comment animez-vous le réseau des correspondants défense ?

L’animation du réseau des correspondants défense repose sur une communication et des échanges réguliers avec les 22 communes de Guyane. Ces correspondants sont essentiels au bon déroulement des missions dans lesquelles les FAG et l’État sont engagés. Je pense notamment au plan sécheresse, qui a mobilisé de nombreux acteurs civils et militaires. Aussi, les cérémonies commémoratives jouent un rôle clé en renforçant le lien entre les armées et la Nation.