La préparation des armées à la sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Depuis 2022, les armées françaises se préparent à apporter leur contribution à la sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.

Les militaires de l’opération Sentinelle se familiarisent avec les sites des JOP 2024. © EMA

Elles ont participé à plusieurs épreuves tests organisées par Paris 2024, qui ont permis de consolider leurs dispositifs de sécurité au sol, en mer et dans les airs. Les armées ont également assuré la sécurisation de la Coupe du Monde de Rugby en septembre 2023, un jalon important dans leur montée en puissance. Elles ont aussi organisé leurs propres exercices préparatoires afin d’éprouver les savoir-faire opérationnels et les chaînes de commandement. 

Sur le volet terrestre

A l’été 2024, les armées viendront compléter le large dispositif terrestre des forces de sécurité intérieure par des capacités spécifiques et une expertise unique. Entre août et octobre 2023, les militaires de l’opération Sentinelle ont ainsi participé à six Test events différents leur permettant de se familiariser avec des lieux de compétitions jusqu’à présent méconnus, comme celui de Vaires-sur-Marne qui accueillera des épreuves aquatiques (aviron, canoë-kayak, etc.).

Exercice COUBERTIN 23 (11/2023) : test de la coordination des dispositifs de sécurisation des armées © EMA

En novembre 2023, l’état-major interarmées du territoire national (EMIA-TN) a organisé l’exercice COUBERTIN 23 afin d’éprouver la coordination des différents dispositifs de sécurisation de armées dans un environnement interministériel. Pendant deux semaines, trois cent participants issus de toutes les armées ont été plongés dans des scénarios réalistes afin d’approfondir l’interopérabilité entre les acteurs qui seront engagés dans la sécurisation du territoire. Cet exercice a aussi permis de tester la réactivité de la chaîne de commandement.

Sur le volet aérien

L’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) sera en charge de la sécurisation de l’espace aérien de Paris et des autres sites olympiques régionaux.  Elle dispose d’un savoir-faire reconnu dans la mise en place de « bulles de protection » pour la protection d’évènements sensibles, comme ce fût le cas pendant la Coupe du Monde de Rugby 2023. Ces dispositifs permanents de sûreté aérienne (DPSA) comprennent également la surveillance à basse altitude, pour faire face à la menace des mini-drones.

L'AAE dispose d’un savoir-faire reconnu dans la mise en place de « bulles de protection » © AAE

Ainsi, dès janvier 2023, l’AAE a testé son dispositif de lutte anti-drone (LAD) lors de l’exercice interministériel COUBERTIN LAD. Cette séquence a permis d’améliorer la coordination des systèmes lourds de type BASSALT et RADIANT, complétés par des opérateurs de fusils brouilleurs, au sein d’un scénario de neutralisation de drones malveillants. Notamment depuis la base aérienne 107 de Villacoublay, tous les acteurs interministériels ont été mobilisés afin d’éprouver la chaîne de commandement et de contrôle de la LAD, les architectures des systèmes d’information et de communication (SIC) et la mise en œuvre des systèmes de détection et de brouillage.

Sur le volet maritime

Enfin, la Marine nationale s’est également entraînée à la sécurisation des approches maritimes dans le cadre d’évènements d’envergures. En juillet 2023, lors des épreuves préparatoires de voile à Marseille, elle a testé l’intégralité de son dispositif permanent de sûreté maritime (DPSM) dans des conditions au plus proche du réel.

En effet, au sein de ce dispositif interministériel, les capacités hauturières des bâtiments et aéronefs de la Marine nationale ont assuré une première couche de protection, au large, permettant l’anticipation. Sur la frange côtière, la Gendarmerie maritime et des équipes de fusiliers marins ont assuré une protection resserrée de la zone de course aux côtés des autres acteurs de l’état. Enfin, la Marine a déployé des moyens spécialisés nécessaires à la protection du plan d’eau, comme une cellule antipollution ou un groupe de plongeurs-démineurs.

L’ensemble des séquences ayant rythmé l’année 2023 ont contribué à parfaire les savoir-faire des forces prochainement engagées, dans des conditions très réalistes. La coordination des moyens, la consolidation des procédures ainsi que l’approfondissement de l’interopérabilité entre les acteurs du dispositif ont constitué le cœur de ces entraînements et continueront de rythmer la préparation opérationnelle des armées jusqu’au lancement des épreuves le 26 juillet 2024.    

la Marine nationale s’est entraînée à la sécurisation des approches maritimes © Marine nationale

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