Récit : la permanence opérationnelle d’Évreux sauve un aéronef en détresse

Direction : Air / Publié le : 06 juin 2024

Ce samedi 1er juin, un Rafale de la permanence opérationnelle de la base aérienne 105 d’Évreux est venu en aide à un aéronef léger civil. Une mission réalisée en coordination avec le Centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile et le Centre national des opérations aériennes (CNOA) de la base aérienne de Lyon-Mont Verdun.

Le capitaine Caroline « Chuby » et le capitaine Valentin « Tartop »

Il est 13h10 ce samedi lorsque la permanence opérationnelle (PO) d’Évreux est sollicitée par la Haute Autorité de défense aérienne (HADA). Le motif est urgent, un aéronef civil avec quatre personnes à bord se retrouve coincé entre deux couches de nuages avec seulement 20 minutes d’autonomie de carburant.

Sans perdre de temps, un Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier décolle de la piste d’Évreux pour rejoindre la position du PA 28 en difficulté dans les environs de Rennes. À son bord, le capitaine Caroline « Chuby », la pilote, et le capitaine Valentin « Tartop », le navigateur officier systèmes d’armes (NOSA), prennent la mesure de l’importance de la situation. « Je me suis dit : là il faut y aller, il y a des personnes qui ont besoin de nous. Dès que l’on fait des missions de mesures actives de sûreté aérienne (MASA), on s’entraîne à cela, mais ici, c’était un cas concret et il y avait de vraies vies en jeu, donc la pression monte », raconte le capitaine Caroline.

Le pilote et son navigateur viennent en aide à un aéronef civil en difficulté

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Une mission qui repose sur un travail d’équipe

Compte tenu de la faible autonomie de l’appareil civil, les Aviateurs reçoivent pour ordre de poser l’avion à l’aéroport de Deauville, où les conditions météorologiques sont bonnes ce jour-là. Arrivée à hauteur de l’appareil, le capitaine Caroline établit un contact avec le pilote d’origine anglaise. « Premièrement, notre rôle est de rassurer le pilote de l’appareil en difficulté. Ensuite, on s’assure de le guider au mieux afin de retrouver de meilleures conditions avec une vue du sol. Je l’informe donc que la piste est à midi quatre nautiques et que, s’il suit ce cap-là, il allait descendre sous les nuages. »

Étant donné la faible vitesse maximale de l’appareil, le capitaine Caroline ne peut voler en patrouille serrée pour l’accompagner dans sa descente. « On a eu la chance que ce pilote ait réussi malgré tout à maîtriser son avion dans les nuages, car il n’a pas l’habitude d’y voler. Il a fait une descente souple qui lui a permis de retrouver les conditions propices. »

Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier

Seulement 20 minutes après le décollage du rafale de la PO d’Évreux, le PA-28 touche enfin le sol avec le pilote et ses passagers indemnes. Une mission extrêmement périlleuse qui repose essentiellement sur un travail d’équipe. « Une fois au sol, le pilote nous a dit que, sans nous, il n’y serait pas parvenu. Mais la bonne réussite de cette mission ne repose pas que sur nous. Elle vient aussi des mécaniciens qui avaient préparé l’appareil, des contrôleurs qui ont été efficaces et ont su nous guider jusqu’à l’aéronef le plus rapidement possible. Et enfin, des contrôleurs de Deauville qui ont fait un très bon travail pour dégager la zone. Il faut aussi souligner le courage du pilote civil qui a su voler dans les nuages tout en gardant son sang-froid. »

« Je pars à la retraite dans deux mois et je crois que c’est la mission qui m’aura marquée le plus »

Le capitaine Caroline « Chuby »

  • Pilote
  • 05 juin 2024
  • Évreux

Et c’est seulement une fois l’appareil posé sur le tarmac de Deauville que le capitaine Caroline a pu pousser un ouf de soulagement. Malgré plusieurs opérations extérieures (OPEX) au Tchad, en Afghanistan ou encore en Jordanie, cette mission restera pour elle la plus remarquable de sa carrière. « Une fois l’aéronef hors de danger, il y a eu un relâchement incroyable. Je n’ai jamais été aussi contente qu’un avion se pose. Au niveau du stress, c’était la pire mission de ma carrière. Je pars à la retraite dans deux mois et je crois que c’est celle qui m’aura marquée le plus. »

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