« Ramstein Flag 2024 » : dans les coulisses de l’E-3F AWACS

Direction : Air / Publié le : 08 octobre 2024

Déployés dans le cadre de l’exercice de haute intensité « Ramstein Flag 2024 », trois systèmes aéroportés de détection et de contrôle (AWACS) apportent un engagement essentiel dans la conduite des opérations aériennes. Parmi eux, un E-3F AWACS de la base aérienne 702 d’Avord est venu prêter main-forte aux équipages chasse engagés dans l’exercice.

Dans les coulisses de l’E-3F AWACS

Alors que les missions de combat aérien battent leur plein depuis la base aérienne grecque d’Andravida, base d’accueil de l’exercice interallié « Ramstein Flag 2024 », un E-3F Awacs de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés (EC2A) a pris ses quartiers à 120 km de là. Sur la base d’opérations avancée d’Aktion, près de la ville de Preveza, l’avion radar agit conjointement avec deux Boeing E-3A AWACS de l’OTAN de la base aérienne de Geilenkirchen (Allemagne) pour mener à bien les missions des chasseurs alliés.

Dans les coulisses de l’E-3F AWACS

Interopérabilité et subsidiarité

Pour le détachement français, pas moins de 59 Aviateurs et trois officiers de liaison, en provenance de la base aérienne 702 d’Avord, ont répondu présents. « Mon rôle est d’assurer la cohérence et la synergie de l’équipage afin que le service rendu aux chasseurs soit le meilleur possible », confie le commandant Benoît, chef du détachement E-3F. Pour ce contrôleur aérien, et chef de mission depuis bientôt quatre ans, le choix de localisation de l’E-3F s’avère de circonstance : « C’est exceptionnel qu’un AWACS français soit positionné sur la même emprise que les E-3A de l’OTAN, cette proximité, assez rare, favorise davantage les échanges, la coordination et l’interopérabilité », livre-t-il. À quelques mètres de l’avion français, un des deux E-3A AWACS se joindra à la mission du soir : « Cette nuit, nous réaliserons la phase dite “Admin” (check-in/check-out et ravitaillement) et assurerons le soutien d’un E-3A de l’OTAN qui sera en charge du volet tactique et du contrôle de la COMAO », ajoute-t-il. Complémentaires, les deux aéronefs se substituent et alternent leur rôle à chaque nouvelle mission. « Concernant la partie ravitaillement en vol, l’AWACS s’assurera de la bonne transition des informations entre les chasseurs et le tanker canadien, un CC-150T. »

Sous l’indicatif « Cyrano », l’E-3F assurera le secours (back-up) de l’E-3A engagé pour la mission. Si l’aéronef otanien est amené à rencontrer un problème technique au sol ou en vol, l’AWACS français a la capacité de reprendre en temps réel la mission tactique. « Dans cette travée, deux contrôleurs aériens vont écouter les fréquences utilisées par l’E-3A et suivre la mission, de sorte que si quelque chose devait arriver, les contrôleurs pourront reprendre et poursuivre l’entraînement pour éviter de mettre fin à la COMAO », nous précise l’adjudant Jord, exploitant renseignement.

Dans les coulisses de l’E-3F AWACS

Immersion au cœur de la détection

Après l’incontournable briefing de mission, l’équipage se prépare à rejoindre les travées pour un vol de plus de cinq heures. Et à chaque travée, sa spécialité. Avec quinze spécialités représentées à son bord, ce centre de contrôle et de commandement volant abrite un vivier de métiers aux singularités multiples. Pilotes, techniciens radar, opérateurs de surveillance, Passive Detection Operators (PDO – opérateurs de détection passive), contrôleurs aériens ou encore spécialistes du renseignement électromagnétique, c’est une véritable fourmilière qui s’affaire, nécessitant une certaine coordination. « La mission de cette nuit sera offensive avec une quarantaine d’avions en vol. Nos Rafale exécuteront des missions air-sol avec des cibles ennemies à détruire telles que des éléments de défenses sol-air ou encore des centres de commandement dans un environnement permissif, et assureront dans le même temps la protection des autres chasseurs alliés grâce à leurs capacités air-air », nous informe le chef de mission.

Équipé de capteurs passifs et d’un radar longue portée, identifiable à son imposant rotodôme, ce mastodonte des airs sera chargé d’assurer la détection, l’identification et la classification des avions alliés ainsi que l’emplacement de cibles ennemies environnantes à une altitude d’environ 10 km, et ce, dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres.

Un peu plus loin, nous rencontrons l’adjudant-chef Karine, chargée de mettre en œuvre toutes les liaisons de données de l’avion en coordination avec le technicien communication situé à l’avant de l’avion. Les deux personnels veillent ensemble à ce que la L16, liaison de données tactiques de l’OTAN, soit fonctionnelle et opérationnelle afin de pouvoir communiquer avec les chasseurs alliés.

20h : les Rafale français sont au roulage, parés à décoller. Tandis que les opérateurs de surveillance veillent attentivement à la progression des avions dans les airs, les contrôleurs embarqués s’assurent quant à eux du transfert tactique des fréquences pour pouvoir communiquer avec les équipages. « Une fois le système “on station”, c’est-à-dire en route, pour les premiers décollages, la mission peut désormais commencer », glisse l’adjudant Jord.

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