Visite de Sébastien Lecornu en Côte d’Ivoire : « La France transforme sa présence mais ne disparaît pas »

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 21 février 2025

La visite officielle du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en République de Côte d’Ivoire (RCI), jeudi 20 février 2025, a permis à la France d’écrire une nouvelle page de sa présence militaire dans le pays et de renouveler son soutien contre la propagation de la menace terroriste.

Rétrocession du camp militaire de Port-Bouët renommé « Camp Thomas d’Aquin Ouattara » © Lara Priolet/ECPAD

La France et la Côte d’Ivoire main dans la main. Ce jeudi 20 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a effectué un déplacement en République de Côte d’Ivoire (RCI). Cette visite s’est déroulée deux ans après son dernier déplacement dans le pays et trois semaines seulement après la réception du président de la République Alassane Dramane Ouattara à l’Élysée. 

La rétrocession du camp militaire de Port-Bouët

Point fort de cette visite : la participation de Sébastien Lecornu à la cérémonie de rétrocession du camp militaire de Port-Bouët, lequel accueillait, depuis 1978, le 43e Bataillon français d’infanterie de marine. Cette action fait suite à la restitution du camp de Lomo-Nord en septembre 2024, et s’inscrit dans la restructuration globale de la présence militaire française en Afrique, favorisant des dispositifs légers et mobiles et le renforcement des formations au profit des armées partenaires pour accompagner leur montée en puissance.

Dans son discours prononcé lors de la cérémonie, le ministre a ainsi déclaré que celle-ci était un « point de départ », saluant une relation bilatérale « non-seulement faite d’amitié, mais faite d’un très grand professionnalisme et d’un très grand sérieux » se manifestant par la « clarté et précision (..) de l’expression de besoin » du partenaire ivoirien dans les échanges autour de cette restructuration. 

Symbole de cette relation intime entre la France et la Côte d’Ivoire, le camp a été renommé « Camp Thomas d’Aquin Ouattara » du nom du premier chef d’état-major des armées ivoiriennes, ayant combattu sous le drapeau français pendant la Seconde Guerre mondiale, que le ministre a décrit comme une « inspiration pour les officiers ivoiriens, français, pour l’ensemble de celles et ceux qui décident de protéger leur patrie et de défendre leur drapeau ».

Enfin, le ministre a tenu à saluer « le concours et l'appui de nombreux civils », en particulier « les familles d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens, qui, pendant de nombreuses décennies, ont veillé à ce que la présence militaire française ici se passe du mieux du monde, à s’occuper des familles, de la sécurité du camp, de l’organisation ». Il les a assuré « que des solutions et dialogues liés à l'accompagnement social seront trouvés ».

L’avenir : coopération et formation

Comme l’a bien affirmé le ministre des Armées, « la France transforme sa présence mais ne disparaît pas », en Côte d’Ivoire. Le but : cultiver un équilibre pérenne entre les deux États aux problématiques spécifiques et aux intérêts souvent convergents. Le ministre a ainsi rappelé que 80 militaires français resteront accueillis par le Détachement de liaison interarmées de Côte d’Ivoire (DLIA-I), responsable de la mise en œuvre du partenariat opérationnel conjoint.

Il a par ailleurs insisté sur les efforts entamés par l’armée de Terre française pour ouvrir de nouvelles places dans les écoles militaires françaises à destination des ivoiriens, signifiant que « la période de déflation » ayant conduit à « refuser beaucoup de candidats dans nos écoles d’officiers et de sous-officiers » était aujourd’hui « complètement révolue ».

Soutien dans la lutte contre le terrorisme

A l’issue de la cérémonie, Sébastien Lecornu s’est entretenu avec le président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara et son homologue Téné Birahima Ouattara, ministre d’État en charge de la Défense. Cette rencontre a notamment permis de faire le point sur la situation sécuritaire en RCI et dans la région, en particulier au Sahel et dans le golfe de Guinée, où les tensions liées aux menaces djihadistes perdurent. Sébastien Lecornu a réitéré le plein soutien de la France dans l’appui à la stabilité régionale. 

« Le terrorisme n’a pas disparu. Au contraire, il mute à la faveur des réseaux sociaux, des outils numériques, à la faveur du contexte difficile que nous connaissons au Proche et au Moyen-Orient. Ce terrorisme vient s’additionner avec le retour des compétitions entre les grandes puissances », observe-t-il. Il apparaît donc naturel pour la France de fortifier ses liens avec ses alliés et notamment la Côte d’Ivoire. Les deux armées entretiennent en effet un dialogue régulier depuis 1961 (un an après l’indépendance de ce pays d’Afrique de l’Ouest). 

Le sujet de la restructuration du dispositif militaire français en RCI, fondée sur le renforcement de la coopération structurelle en matière de lutte anti-terroriste, a aussi été au cœur des discussion ce jeudi. C’est à ce titre que le ministre a visité l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Cet organisme, initié par les présidents Macron et Ouattara en 2017, délivre des formations depuis 2019 et favorise l’émergence d’une culture du contre-terrorisme commune aux forces africaines et aux partenaires internationaux. L’académie a ainsi formé plus de 600 stagiaires en 2024, avec l’objectif d’atteindre les 1 000 en 2025.


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