EUROPE

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non escalatoire, elles contribuent activement aux missions de rassurance de l’Alliance avec des moyens adaptés et réactifs.

Mer Baltique : activités et coopération opérationnelle

Après avoir appareillé de Stockholm le 8 avril, le chasseur de mines tripartite (CMT) L’Aigle a patrouillé vers l’Estonie cette semaine a été marquée par plusieurs activités de coopération avec les marines riveraines, comme des exercices d’évolution conjointe, de préparation au ravitaillement à la mer (RAM) et de transmissions de données.

Le CMT a également effectué un RAM avec le ravitailleur allemand Donau. Enfin, le chasseur de mines français a interagi pendant une journée avec le groupe OTAN Standing NATO Maritime Group 1, avant de réaliser une escale à Tallinn (Estonie).  

Après avoir appareillé de Riga, en Lituanie, le bâtiment d’expérimentation de la guerre des mines (BEGM) Thétis a repris quant à lui la mer vers sa dernière escale, Eckernförde, en Allemagne, où il a accosté le 10 avril. Le détachement mixte du groupement des plongeurs-démineurs de l’Atlantique (GPD) et de la flottille de lutte contre les mines (LCM) a effectué trois jours de coopération avec les plongeurs-démineurs allemands, permettant d’approfondir la connaissance mutuelle entre marines alliées tout en mettant à profit l’expertise française dans la guerre des mines.

LYNX : activités opérationnelles

Du 8 au 17 avril, le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) français a participé à l’exercice interalliés BOLD BUGLE à Tapa. Cet exercice certifie la capacité de l’enhanced Forward Presence Battle Group Estonia (eFP), sous commandement britannique, à s’intégrer au sein de la 1ère brigade estonienne. Le SGTIA français a mis en œuvre son savoir-faire tactique au profit de ses alliés britanniques lors des phases défensives et offensives successives de l’exercice.

La coopération entre les éléments britanniques et français s’est illustrée par l’efficacité des manœuvres sur le terrain dans le cadre des missions confiées par la 1^ère brigade estonienne. BOLD BUGLE démontre la capacité des nations alliées à mener une manœuvre interarmes et interalliés complexe.

AIGLE : activité opérationnelle

Du 15 au 20 avril, les militaires du bataillon multinational ont participé à l’exercice EAGLE THUNDER sur le camp de Cincu aux côtés de leurs homologues roumains.

Dans le cadre de cet exercice de tirs et de manœuvres à dominante infanterie et artillerie, les unités de l’OTAN ont constitué des compagnies de combat mixtes. L’infanterie mécanisée française, sur véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), s’est entraînée avec les unités polonaises et roumaines, tandis que l’infanterie mécanisée belge a été renforcée par des militaires portugais et macédoniens. Tout au long de l’exercice, l’ensemble des armes du bataillon ont été mises en œuvre, du missile au canon CAESAR en passant par les tireurs de précision.

Cette semaine d’exercice a approfondi la coopération entre les unités du bataillon multinational et celles de la brigade multinationale sud-Est de Craiova. Elle a ainsi illustré l’engagement des armées françaises au profit du renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN.

Roumanie : activités et coopération opérationnelle

Depuis le 1^er avril, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) opère depuis la base aérienne de Constanta en Roumanie afin de mener des missions de surveillance des voies maritimes en Méditerranée et en mer Noire. L’aéronef a également réalisé plusieurs vols au profit de la mission EUFOR ALTHEA, contribuant ainsi au maintien d’un environnement sûr et sécurisé dans les Balkans.

Par la suite, l’ATL2 a participé à l’exercice multinational de sauvetage en mer Argonaut organisé par Chypre avec un Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Il a également contribué à l’exercice otanien SEA SHIELD organisé par la Roumanie en Mer noire aux côtés de 12 pays alliés et regroupant 2000 hommes, engagés au profit de la liberté de navigation et de la protection des approches maritimes de l’Alliance.

Atlantique-Nord : activités et coopération opérationnelle

Du 8 au 13 avril, la frégate multi-missions (FREMM) Normandie a fait escale à Portsmouth, au Royaume-Uni. Cette escale, coïncidant avec les 120 ans de l’Entente cordiale, a été l’occasion de plusieurs activités de commémoration comme une visite du HMS Victory. Le 13 avril, la Normandie a appareillé de Portsmouth, repassant sous contrôle opérationnel de CECLANT après 65 jours passés sous le commandement tactique de l’OTAN.

A la suite de son escale à Cardiff, le patrouilleur de haute-mer (PHM) Premier-Maître L’Her a appareillé pour une période de navigation au large des côtes britanniques. Il a ensuite accosté au port de Leyth, au nord d’Edimburgh, pour une escale placée sous le signe de la commémoration de l’anniversaire de l’Entente cordiale.

Bosnie-Herzégovine –EUFOR ALTHEA : activité opérationnelle

Le 12 avril, le bataillon multinational de la Strategic Reserve Force est passé officiellement sous le commandement de l’opération ALTHEA. Une cérémonie présidée par le général László STICZ, commandant l’EUFOR ALTHEA, en présence des soldats français, italiens et roumains a permis de formaliser cette étape. La phase de déploiement de l’exercice MELEAGRE s’achevant, le bataillon va désormais débuter ses activités opérationnelles.

Les sections blindées du bataillon se sont déployées le 14 avril sur le camp de Manjaka afin de réaliser des exercices tactiques et de tirs conjoints avec les forces armées bosniennes. Les autres sections mèneront des exercices de tirs conjoints avec les unités italiennes, roumaines et néerlandaises de EUFOR ALTHEA. Ces entrainements opérationnels sont essentiels pour approfondir l’interopérabilité unissant la Force de réserve stratégique et les unités des forces armées bosniennes et de la force EUFOR ALTHEA.

Le déploiement MELEAGRE vise à renforcer ponctuellement l’opération EUFOR ALTHEA dans sa mission de soutien aux autorités locales pour assurer un environnement sûr et sécurisé en Bosnie-Herzégovine.

Méditerranée : exercice OLIVES NOIRES

Du 8 au 19 avril, l’état-major de guerre des mines de COMFRSTRIKEFOR a organisé et conduit un exercice multinational de lutte contre les mines en contexte tactique multi-menaces au large de Toulon. Aux côtés de deux groupes de chasseurs de mines de l’OTAN et de l’EUROMARFOR, un groupe de drones sous-marins et de plongeurs démineurs de 6 pays, articulé autour du GPD Méditerranée, a opéré depuis la Base Navale de Toulon. En déployant pour la première fois un état-major tactique OTAN sur le BRF Jacques Chevallier, la France a démontré sa capacité à assurer le rôle de nation cadre dans une opération multinationale de lutte contre les mines.

Grèce : exercice interalliés INIOCHOS 24

Depuis le 2 avril, les armées françaises participent à l’exercice majeur INIOCHOS 24 à partir de la base aérienne d’Andravida en Grèce. Cet exercice interalliés organisé par les forces armées helléniques regroupe une dizaine de participants, parmi lesquels la Grèce, la France l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar, la Roumanie, l’Arabie Saoudite, ainsi que les Etats-Unis.

INIOCHOS 24 s’articule autour de 9 missions majeures, comme la search and rescue, la destruction de défense sol-air, ou encore la lutte antisurface. Cet entraînement vise à préparer un engagement commun dans les conditions du combat de haute intensité.

Dans ce cadre, les armées françaises mettent en œuvre 7 Rafale Marine, un E3F-Awacs, 18 pilotes et 90 techniciens pendant 17 jours pour cet entraînement entre pays partenaires.

Méditerranée : renforcement de l’interopérabilité avec nos alliés grecs et turcs au sein du SNMG2

Le Standing NATO Maritime Group 2 (SNMG2) commandé depuis le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme et composé actuellement des frégates grecque Themistocles et turque Yavuz patrouille en Méditerranée orientale. Dans cette zone, il a multiplié les exercices et activités opérationnelles, permettant de renforcer l’interopérabilité entre les 3 nations.

Après une première escale à Istanbul pendant laquelle le commandant français du SNMG2 et les commandants des trois bâtiments qui le composent ont rencontré le contre-amiral Rafet Oktar, commandant de la zone maritime Nord, le SNMG2 a repris la mer.

Le BCR Somme assure également le ravitaillement à la mer des navires alliés. Ainsi, le HS Themistocles, le TCG Yavuz et des frégates américaines ont été ravitaillés entre le 15 et le 17 avril.

Ensemble et par leurs actions, les bâtiments formant actuellement le SNMG2 assurent dans cette zone la permanence des forces de l’Alliance à la mer.

PROCHE ET MOYEN ORIENT

FFEAU : sûreté maritime

La frégate multi-missions (FREMM) déployée en mer Rouge poursuit sa mission d’accompagnement et de protection des navires de commerce qui transitent dans le Golfe d’Aden et le détroit de Bab El Mandeb.

Le maintien d’une FREMM française dans la zone démontre l’engagement continu de la France depuis décembre 2023 puis au sein de l’opération européenne ASPIDES. Ce déploiement vise à faire respecter le droit international dans une approche internationale pour la sûreté maritime et la défense de la liberté de navigation, du canal de Suez jusqu’au détroit d’Ormuz.

Par ailleurs, une Frégate de type La Fayette est mobilisée en océan Indien. Elle a ainsi intégré l’opération AGENOR, volet militaire français de l’initiative européenne European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz (EMASoH). La FLF participe à la sécurisation du commerce maritime en accompagnement des navires de commerce dans le détroit d’Ormuz.

Finalement, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) stationné à Abu Dhabi a été relevé par un nouvel ATL2, afin de conduire des vols de surveillance maritime dans le golfe d’Aden au profit de la sûreté maritime dans la zone.

L’équipage de l’ATL 2 qui a quitté les Emirats arabes unis le 12 avril a effectué 10 vols opérationnels au profit de l’opération AGENOR.

FFDJ : activité opérationnelle

Depuis le 14 avril, les forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) réalisent un exercice de grande ampleur mobilisant l’ensemble des composantes aérienne, maritime et terrestre des FFDj.

Plusieurs séquences opérationnelles ont été menées dans un environnement désertique exigeant, du débarquement amphibie au poser d’assaut, en passant par des opérations aéroportées, ou encore des combats terrestres, le tout dans un contexte d’engagement de haute intensité.

Pour conduire cet entraînement, les FFDj ont bénéficié du renfort de plus de 150 parachutistes du 3e régiment parachutiste d’infanterie de Marine (3e RIMA) ainsi que d’un C130J de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

CHAMMAL : entraînement interallié

Le 5 avril 2024, deux Rafale du détachement Rafale de la base aérienne projetée (BAP) au Levant ont effectué une mission au profit de plusieurs contrôleurs de défense aérienne irakiens en formation. Dans l’espace aérien irakien, les Rafale français ont effectué six missions différentes, selon des scenarii de combat. L’objectif est de poursuivre l’entraînement des contrôleurs dans le domaine du partage d’information tactique en précisant le comportement ou l’origine d’un appareil et ainsi déterminer si le pilote doit l’assister ou le détruire. Plusieurs missions ont ainsi été réalisées depuis le mois de février et ont été coordonnées par des contrôleurs de défense aérienne français et américains.

Méditerranée orientale : permanence du dispositif

La frégate de type Lafayette (FLF) Courbet poursuit sa mission d’appréciation autonome de situation en Méditerranée orientale. Du 7 au 11 avril, le Courbet a effectué une escale à Limassol. Au départ du port chypriote, l’équipage a conduit une manœuvre commune avec le patrouilleur Alazia permettant ainsi d’échanger des bonnes pratiques sur les procédures tout en conduisant une activité de coopération avec notre partenaire chypriote. Ce déploiement dans la durée d’une frégate en Méditerranée orientale s’inscrit dans l’engagement des armées françaises au profit de la stabilité régionale.

AFRIQUE

Coopération hydrographique pour le Borda

Le bâtiment hydrographique (BH) Borda a poursuivi ses travaux hydrographiques dans le chenal d’accès au port de Douala, au Cameroun. Ces missions permettent de mettre l’expertise et les capacités du navire français à la disposition du partenaire camerounais. Le Borda a ensuite repris la mer le 9 avril pour rejoindre Port-Gentil, au Gabon.

Golfe de Guinée – CORYMBE : activité opérationnelle

Les 12 et 13 avril, le patrouilleur de haute-mer (PHM) Commandant Birot a apporté son concours à la mise en condition opérationnelle (MECO) du patrouilleur ivoirien L’Espérance. Des exercices de visite, incluant la participation du détachement français de fusiliers marins de la station navale d’Abidjan, ou encore une formation sur l’artillerie de 12,7mm avec tir d’entraînement ont été réalisés en coopération avec la marine ivoirienne.

Le 14 avril, le Commandant Birot a ensuite retrouvé le patrouilleur espagnol Furor dans le golfe de Guinée, tous deux membres du groupe européen EUROMARFOR. Les patrouilleurs français et espagnol ont effectué plusieurs activités de coopération, dont des échanges de marins et des formations au ravitaillement à la mer.

INDO-PACIFIQUE

FAPF : activité opérationnelle

La Frégate de Surveillance (FS) Vendémiaire poursuit sa mission Asie. Dans ce cadre, du 11 au 15 avril, elle a réalisé à Da-Nang au Vietnam une escale qui a été l’occasion une séquence riche d’activités de coopération entre les marines française et vietnamienne.

Ainsi, le 15 avril, le Vendémiaire a mené un entraînement conjoint avec un bâtiment de garde-côtes vietnamien, permettant aux deux marines d’éprouver leur capacité à évoluer conjointement. Une séquence de recherche de naufragés a également été conduit. Ces entraînements communs illustrent l’engagement des armées françaises en faveur de la coopération et permettent de densifier le réseau de partenariats de sécurité et de défense, pour un espace indopacifique libre et ouvert.

La FS Vendémiaire participera prochainement à l’exercice philippin BALIKATAN 24. Ce dernier permettra aux armées françaises d’échanger et de travailler dans le domaine du Human Assistance Disaster Relief (HADR) avec le partenaire philippin, démontrant l’engagement commun au profit de la stabilité régionale.

AMERIQUES

FAG : lutte contre l’orpaillage illégal

Du 29 mars au 14 avril, sous l’autorité du préfet de Guyane, les forces armées en Guyane ont mené une nouvelle opération renforcée de lutte contre la pêche illicite en coordination avec les services de l’Etat.

Dans ce cadre, cinq navires originaires du Brésil ont été contrôlés en action de pêche illégale dans les eaux territoriales françaises. L’un de ces navires, déjà connu des services de l’Etat, a été dérouté vers le port du Larivot afin d’y être détruit.

Au bilan, 14 tonnes de poissons, 105 kg de vessies natatoires et 7 km de filets ont été saisis, pour un préjudice évalué à plus de 100 000€, démontrant la détermination de la France à lutter contre les activités illicites dans sa zone maritime.

Mission JEANNE D’ARC : activité opérationnelle

Le groupe Jeanne d’Arc, composé du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et de la frégate type La Fayette Guépratte a quitté la zone Antilles-Guyane pour faire cap au sud vers le Brésil. Il a été rejoint par les trois bâtiments brésiliens l’Atlantico, le Liberal et le Mearim le 14 avril pour conduire un entrainement mutuel.

Le 15 avril, les forces armées françaises et brésiliennes ont participé à un exercice de projection amphibie sur l’île de Marambaia. Cet exercice d’ampleur a mobilisé près de 2250 militaires, dont 1450 Brésiliens et 800 Français, 6 bâtiments de surface ainsi que des engins de débarquements amphibies des deux marines.

Cet exercice a démontré les capacités de projections de forces des deux nations, ainsi que leurs compétences dans le contrôle et la protection de l’espace maritime. L’exercice MARAMBAIA 24 illustre ainsi le partenariat solide liant les armées françaises et brésiliennes.

Le groupe Jeanne d’Arc réalise actuellement une escale dans la baie de Rio de Janeiro, avant de reprendre son tour de l’Amérique du Sud.