EUROPE

Dans une démarche défensive, les armées françaises contribuent activement aux missions de réassurance de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe.

LYNX : activités de préparation opérationnelle

Engagées en Estonie dans le cadre de la présence avancée et renforcée (eFP - enhanced Forward Presence) de l’OTAN, les armées françaises participent au renforcement de la posture dissuasive de l’Alliance sur son flanc oriental.

Dans ce cadre, les soldats de l’opération Lynx ont mené du 17 au 18 août 2024 un exercice en partenariat avec la Ligue de Défense Estonienne (EDL), axé sur les fondamentaux du combat en tranchées à proximité du camp de Tapa. Tandis que le premier jour a été consacré aux techniques de protection et de défense de position, le second a été consacré aux techniques d’infanterie en phases offensives et défensives.

Ces exercices opérationnels menés ensemble sont essentiels pour approfondir l’interopérabilité entre partenaires.

AIGLE : activités de préparation opérationnelle

Nation cadre du Multinational Battlegroup en Roumanie, la France poursuit ses activités aux côtés de ses alliés marquant son engagement dans le renforcement de la posture défensive de l’OTAN sur le flanc est de l’Europe.

Ainsi, l’exercice Black Scorpion a débuté cette semaine sur le camp de Cincu. Cet exercice, dont l’objectif principal est l’entraînement des unités de la Multinational brigade south-east (MNB-SE), bénéficie d’un appui de cadres de la compagnie d’infanterie belge et de la compagnie VBCI au profit de deux sections d’infanterie roumaines et d’une section d’infanterie portugaise. Il vise notamment à approfondir les savoir-faire communs dans le domaine du combat des tranchées ou en zone urbaine.

Par ailleurs, des exercices de nuit de type Joint Terminal Attack Controller (JTAC) sont conduits cette semaine par les spécialistes de l’appui aérien du Bataillon multinational au camp Berthelot. Organisés par la compagnie d’artillerie, ces entraînements sont l’occasion de travailler les procédures de guidage et d’appui aérien rapproché ou Close Air Support (CAS), standardisées au sein de l’OTAN. Ces exercices permettent aux troupes de l’Alliance de guider n’importe quel aéronef à leur profit.

Ainsi éprouvées, ces procédures garantissent l’interopérabilité entre les armées des pays alliés.

PROCHE ET MOYEN-ORIENT

Méditerranée orientale – occidentale : permanence du dispositif

En tant que puissance souveraine et riveraine de la Méditerranée, la France maintient une présence navale et aérienne régulière dans la région que ce soit en participant aux opérations de l'OTAN, ou en coordination avec ses partenaires.

Déployée depuis le 4 août en Méditerranée orientale, une frégate multi-missions (FREMM) a récemment fait escale à Chypre où elle a mené des activités de coopération avec la marine chypriote. La FREMM a ensuite réalisé une série d’exercices de recherche et sauvetage (SAR), des manœuvres conjointes, ainsi que des opérations de projection d’équipes de visite avec le patrouilleur Ioannides de la marine chypriote. Ces interactions ont renforcé la connaissance mutuelle entre les deux marines.

Par ailleurs, depuis le 29 juillet, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) opère depuis La Sude en Grèce, menant des missions de surveillance pour renforcer la sûreté maritime.

Ces déploiements permettent à la France d’assurer une présence permanente dans une zone aux enjeux stratégiques.

FFDj : coopération opérationnelle

Dans la corne de l’Afrique, la France poursuit son engagement au côté de la République de Djibouti..

Du 10 au 18 août 2024, les Mirage 2000-5 des FFDj ont effectué 17 sorties aériennes dans le cadre de la défense de l’espace aérien djiboutien assuré par les forces françaises.

Mer rouge : sûreté maritime

Lancée le 19 février 2024, la mission européenne ASPIDES permet de garantir, en vertu du droit international, la sûreté maritime et la liberté de navigation dans une zone menacée par des attaques Houthis.

Depuis le 14 août, la frégate de défense aérienne a intégré la mission ASPIDES. Ce bâtiment de la Marine nationale accompagne les navires en transit dans cette zone à risque.

Afin de garantir la sûreté maritime de Suez à Ormuz, les Etats membres de l’UE proposent avec ASPIDES une solution cohérente. La participation de la France à l’opération s’inscrit dans l’action résolue de la France dans la zone nord de l’océan Indien.

CHAMMAL : coopération opérationnelle

Avec ses partenaires au Levant, la France s'engage pour la stabilité de la zone au Proche et Moyen-Orient et le respect du droit international.

Ainsi, les Rafale de la base aérienne projetée au Levant ont continué d’assurer la permanence aérienne de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech. Du jeudi 8 août au jeudi 15 août, ils ont effectué 16 sorties aériennes pour un total de 71 heures de vol.

DAMAN : coopération opérationnelle

Dans le cadre de l'opération Daman, les armées françaises contribuent à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). L’intégration d’une compagnie finlandaise d’infanterie dans la Force Commander Reserve (FCR) démontre la solidarité européenne.

Le 17 août, le général espagnol Aroldo Lazaro Saenz, Force Commander de la FINUL, a effectué une visite auprès des militaires français et finlandais de la FCR sur le camp 9.1 de Dayr Kifa. Dans un contexte de haute tension au Sud-Liban, le général Lazaro Saenz a exprimé aux militaires de la FCR sa satisfaction envers leur engagement et leur professionnalisme, tout en soulignant la complexité de leur mission et de la période dans laquelle elle se déroule.

AFRIQUE

Golfe de Guinée : coopération opérationnelle

Dans le golfe de Guinée, la France poursuit les activités opérationnelles avec ses partenaires au profit de la sécurité maritime.

Depuis le 10 juillet, le détachement de l’avion de patrouille maritime Falcon 50 de la Marine nationale est déployé à Dakar.

Ainsi, le 12 août, l’équipage a effectué un vol de surveillance maritime dans la zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise, avec un officier sénégalais à bord. Le 14 août, un autre vol a été réalisé, cette fois pour surveiller les pêches et lutter contre les pollutions, en collaboration avec un inspecteur sénégalais.

Ces échanges permettent de renforcer le partage de savoir-faire et d’optimiser les processus de lutte contre la pêche illicite.

FFS : coopération opérationnelle

Au Tchad, les Forces françaises au Sahel (FFS) mettent à la disposition un appui adapté aux besoins du pays. Ce type de partenariat construit entre le Tchad et la France contribue notamment au renforcement de la capacité opérationnelle des armées tchadiennes.

Dans le cadre d’un Partenariat Militaire Opérationnel (PMO), les militaires tchadiens ont été formés à l’exercice du « poser d’assaut », afin d’être en mesure d’acquérir les compétences pour sécuriser une zone de mise à terre sur un terrain sommaire, pour permettre le « poser » et le décollage d’un avion de transport tactique (ATT) en toute sécurité.

Mené à la demande du partenaire tchadien, ce type d’exercices permet la sécurisation du terrain, afin de rendre possible, entre autres, l’acheminement de matériel, de troupes ou la réalisation d’évacuations sanitaires.

EFCI : coopération opérationnelle

En Côte d’Ivoire, la France fournit une aide adaptée aux demandes de ce pays ami. Dans le cadre d’un PMO, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) soutient le renforcement de la composante aérienne des Eléments Français en Côte d’Ivoire (EFCI).

Ainsi, de février à juillet, 12 militaires de l’armée de l’air ivoirienne ont approfondi leurs compétences en surveillance aérienne. Ils ont suivi à cet effet une formation spécialisée de cinq mois en « surveillance aérienne » dispensée par des militaires de l’armée de l’Air et de l’Espace. Cette formation avait pour objectif de renforcer la capacité des militaires ivoiriens à surveiller l’espace aérien.

Par ailleurs, du 6 au 8 août, des militaires ivoiriens de la base aérienne d’Abidjan ont suivi une formation à la logistique par héliportage. Cette formation a permis aux trois membres des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) d’élargir leur spectre de compétences dans le domaine aérien.

Ces PMO contribuent au partage de savoir-faire et à la création de synergies entre les militaires français et des FACI.

INDOPACIFIQUE

FANC : activité opérationnelle

Action de partenariat opérationnel :

Du 5 au 16 août, le bâtiment de soutien et d’assistance d’outre-mer (BSAOM) D'Entrecasteaux a participé en soutien à l’opération Island Chief 2024 dans la ZEE de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Island Chief est une opération annuelle de lutte contre la pêche illégale et non déclarée (INN), parrainée par la Forum Fisheries Agency (FFA) qui couvre une large zone du Pacifique Ouest, incluant les zones de haute mer et les ZEE de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de l’Australie, des Îles Salomon et de la Micronésie. Cette opération démontre l’engagement de la France dans le Pacifique, au profit des pays insulaires de la région en matière de lutte contre les activités illicites en mer, notamment la pêche en premier chef.

Du 11 au 14 août 2024, après un passage à Port Moresby, le D’Entrecasteaux a fait escale à Madang. La population locale a pu découvrir ce bâtiment français et ses missions au sein des Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC). Ces échanges ont permis de souligner une fois de plus l’implication de la France dans la lutte contre la pêche illicite dans le Pacifique Sud, ainsi que la coopération avec ses partenaires dans la région. Le 16 août, le BSAOM D'Entrecasteaux a achevé sa participation à Island Chief 2024.

Le 18 août, le BSAOM a entamé son retour vers Nouméa et continue sa patrouille dans les ZEE de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, du Vanuatu et de la France.

Assistance à la population :

Le 14 août 2024, les FANC ont participé au transfert du mobilier scolaire d’un lycée professionnel de Nouméa, brûlé lors des émeutes de mai dernier. Cette action s’inscrit dans les opérations de soutien à la jeunesse calédonienne dans lesquelles s’investissent les FANC. L’opération a été menée en soutien de l’action de l’État, en collaboration avec la vice-présidente du gouvernement, le vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie, le proviseur du Lycée Petro Attiti, la mairie de Nouméa et le Régiment du Service Militaire Adapté de Nouvelle-Calédonie (RSMA-NC).

FAPF : activité opérationnelle

Action de partenariat opérationnel :

En mer depuis le 11 août, après la relève d’équipage à Yokosuka au Japon, la FREMM Bretagne a participé à l’exercice Noble Rooster avec ses partenaires régionaux, l’USS Dewey de la Marine américaine et la frégate japonaise Murasame. La FREMM Bretagne a effectué des manœuvres d’évolution tactique, de présentation au ravitaillement à la mer, ou encore de lutte sous la mer et anti-surface. Ces exercices entre bâtiments de premier rang ont permis de conforter l’interopérabilité des moyens français, japonais et américains et de montrer aux partenaires de la France son attachement à la zone Asie-Pacifique. 

Assistance à la population :

En opération de police des pêches Pacific Aito, le BSAOM Bougainville est resté sur l’île de Raiatea après 8 jours d’entraînement opérationnel dans l’archipel de la Société. L’équipage a mis à profit ce temps pour échanger avec la population locale et organiser un accueil à bord du bâtiment. Le 14 août, celui-ci a repris la mer vers l’ouest de l’archipel des Marquises pour y conduire la deuxième partie de sa mission.

Toujours dans le cadre de cette mission, le Bougainville a visité 3 navires conformément à la réglementation de la WCPFC (Western and Central Pacific Fishery Commission) traduisant ainsi l'exercice de notre souveraineté dans une région soumise à une forte pression de la part des flottes de pêche étrangères.

Le retour du Bougainville à son port base est prévu le 21 août.

PEGASE 24 

Déploiement opérationnel de l’AAE, la mission Pégase témoigne de l’engagement français dans l’espace Indopacifique. Après huit semaines, la mission PEGASE 24 s’achève. Sur 50 jours et 90 000 kilomètres, cette opération a permis de projeter des forces aériennes françaises en Asie du Sud-Est, en collaboration avec l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni. Cette année, la mission s’est déployée en deux volets simultanés, démontrant l’interopérabilité des forces aériennes européennes.

L’opération a mobilisé des chasseurs Rafale, des Typhoon britanniques, allemands et espagnols ainsi que des avions ravitailleurs A330 MRTT et des A400M assurant la projection des techniciens et du matériel nécessaire. Au cours de la mission, les forces françaises ont notamment participé à des exercices majeurs tels qu’Arctic Defender en Alaska, Pitch Black en Australie, et Tarang Shakti en Inde.

La mission PEGASE 2024 a également renforcé les liens avec des partenaires stratégiques dans la région indopacifique, tels que les Émirats arabes unis, Singapour, les Philippines, la Malaisie et le Japon, tout en éprouvant l’interopérabilité avec des forces aériennes équipées de Rafale, comme celles du Qatar et de l’Égypte. Enfin, cette mission a démontré la capacité de l’AAE à se déployer rapidement sur le globe, contribuant ainsi à la stabilité et à la sécurité internationale.

ANTILLES-GUYANE

FAG : lutte contre les trafics illicites

Les Forces armées en Guyane (FAG) jouent un rôle prépondérant dans la préservation des intérêts de la France et de l’Europe dans la zone de responsabilité permanente unique Antilles-Guyane (ZRP), en particulier pour la sauvegarde de l’environnement, la protection des ressources et la lutte contre l’orpaillage illégal.

Après une saisie importante d’or et de mercure dans l’ouest du territoire guyanais, l’opération DIANE s’est achevée avec la destruction de 11 puits par les sapeurs.

Par ailleurs, le patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) La Confiance a été mobilisé pour mener une mission de lutte contre le narcotrafic en mer. Dans ce cadre, la mission a rencontré un succès sans précédent avec des saisies inédites. Cette opération illustre une fois de plus la capacité à coordonner efficacement les actions entre la Guyane et les Antilles pour lutter contre le trafic de stupéfiants par voie maritime.

Ces opérations régulières permettent de perturber les trafics illicites tout en contribuant directement à la sauvegarde de l’environnement.

FAA : lutte contre les trafics illicites

Les Forces armées aux Antilles (FAA) constituent un dispositif interarmées de premier plan dans la zone des Caraïbes, disposant de capacités opérationnelles significatives pour assurer la protection du territoire national et pouvant être projetées rapidement. Basées en Martinique et en Guadeloupe, ces forces participent régulièrement aux missions de l’action de l’État en mer (AEM), notamment dans la lutte contre les trafics illicites et la protection de l’environnement marin.

Après une escale aux Saintes, le BSAOM Dumont d’Urville a poursuivi sa mission de posture permanente de sécurité maritime (PPSM) dans le nord de l’arc antillais.

En outre, la 1ère compagnie du 33e régiment d’infanterie de marine (33e RIMa) a achevé cette semaine sa mission de souveraineté KANAWA en Guadeloupe, tandis que la 2e compagnie est déployée au Centre nautique et d’entraînement en forêt (CNEF) pour un stage d’aguerrissement. Ce stage vise à les former à l’adaptation au milieu tropical à travers divers parcours en forêt, dans la mangrove et en milieu nautique.

En plus de l’aguerrissement et du renforcement des capacités opérationnelles, les missions du 33e RIMa contribuent également au rayonnement et à la visibilité des forces armées dans l’archipel guadeloupéen et sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.