EUROPE

Les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non escalatoire, elles contribuent activement aux missions de rassurance de l’Alliance avec des moyens adaptés et réactifs.

Europe de l’Est : protection du flanc oriental de l’Alliance

De la Baltique à la mer Noire, les armées françaises s’engagent au quotidien au profit des alliés d’Europe orientale.

Cette semaine, deux exercices ont illustré cet investissement dans la durée.

Ainsi, du 6 au 19 mai, plus de 14 000 militaires de 15 nations différentes ont participé à l’exercice SPRING STORM 24 en Estonie. Les contingents français ont été engagés au sein des deux forces multinationales qui se sont mesurées l’une à l’autre tout au long de l’exercice.

SPRING STORM a permis la mise en œuvre de l’ensemble des moyens d’infanterie, artillerie, cavalerie et génie du sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) français.

L’exercice a permis le premier déploiement opérationnel du Jaguar, engin blindé de reconnaissance du programme SCORPION.

Dans l’Ouest, sur l’île de Hiiumaa et au large, la compagnie d’infanterie légère et le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison de la Marine nationale ont œuvré aux côtés de leurs homologues estoniens.

De son côté, en Roumanie, le poste de commandement de la 2e brigade blindée et le bataillon multinational AIGLE participe à l’exercice DACIAN SPRING 24 depuis le 19 mai. Ce dernier permet de valider la capacité de la France à projeter un poste de commandement tactique vers la Roumanie, en conformité avec les plans de défense régionaux et de contrôler la bonne intégration de ce dernier au sein d’une division de l’OTAN, en l’occurrence la MNDSE roumaine. Pour ce faire, la 2e brigade blindée a déployé près de 300 militaires et une centaine de véhicules de commandement et de protection.

Cet exercice s’est concrétisé du 19 au 21 mai par la mise en connexion des différents Postes de commandement (PC) de brigades et de division. Par la suite, des phases tactiques de « bascules de PC » ont été menées afin de garantir le suivi des déplacements des unités en missions défensives et d'assurer une continuité du commandement en évitant la destruction d’éléments déconcentrés de ces postes de commandement.

Tout en démontrant l’interopérabilité unissant les grandes unités de l’OTAN, ce type d’exercice permet de mettre en œuvre les procédures tactiques et logistiques dans un contexte interalliés.

SPRING STORM 24 et DACIAN SPRING illustrent la capacité de l’OTAN à mettre en commun des capacités multi-milieux et multi-champs interopérables au service de la posture dissuasive et défensive sur le flanc est de l’Europe.

Méditerranée orientale : activités opérationnelles

La force maritime permanente de l’OTAN en Méditerranée SNMG2 (Standing NATO Maritime Group Two), dont le commandement est assuré par la France à bord du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, mène des missions de patrouille et de surveillance pour renforcer la posture défensive de l’Alliance sur le flanc est.

Par ailleurs, depuis le 28 avril, une frégate de type Lafayette (FLF) est déployée sur place, contribuant aux capacités d’appréciation autonome de situation de la France en Méditerranée orientale.

Méditerranée centrale : activités et coopération opérationnelles

La Marine nationale participe à l’exercice naval italien de haute intensité MARE APERTO 24.1.

Cet exercice aux standards OTAN comporte des affrontements en condition réelle de forces aux capacités similaires avec la prise en compte des nouveaux champs et milieux de la conflictualité (espace, cyber, champs informationnel et fonds marins, notamment).

Aux côtés de leurs alliés italiens, plusieurs unités françaises participent à cette exercice de haute-intensité. Repassé sous contrôle opérationnel de CECMED, le groupe aéronaval (GAN) composé du porte-avions Charles

De Gaulle, de 5 frégates (deux françaises, une italienne, une portugaise et une grecque), d’un SNA français, du bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) et le groupe amphibie constitué autour du porte-hélicoptère (PHA) Dixmude.

Au début de l’exercice, le BSAM LOIRE et des marins du groupe d’intervention sous la mer (GISMER), de la flottille de lutte contre les mines (FLCM) ont notamment pris part au volet « maîtrise des fonds marins », une première dans un scénario d’exercice conduit avec un partenaire, encadrant la mise en œuvre d’un AUV (autonomous underwater vehicle). En complémentarité des moyens italiens, le drone était chargé de la surveillance d’une infrastructure sous-marine simulée.

MARE APERTO permet aux alliés français et italiens, mais également grecs, portugais, turcs, espagnols et européen (avec la présence de la Force maritime européenne ou EUROMARFOR) de renforcer la préparation au combat des marines participantes lors de la planification et la conduite d'une opération maritime de haute intensité dans un scénario réaliste et multi-domaines.

MARE APERTO illustre enfin le haut niveau de préparation et d’interopérabilité des marines de l’Alliance au profit de la défense collective.

PROCHE ET MOYEN ORIENT

FFEAU : sûreté maritime

Afin de contribuer à la sûreté maritime et la liberté de navigation dans le sud de la mer Rouge, la France poursuit les accompagnements de navires de commerce qui transitent dans le détroit de Bab El Mandeb, au sein de l’opération européenne ASPIDES.

Le 19 mai, une nouvelle frégate a franchi le canal de Suez pour venir relever la frégate engagée. En coordination avec les autres bâtiments européens, la frégate française participe à l’appréciation générale de situation dans la zone et accompagne des navires de commerce transitant en mer Rouge.

Par ailleurs, depuis Abu Dhabi, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) a effectué des vols opérationnels de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz au profit de l’opération AGENOR, volet militaire français de l’initiative européenne European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz (EMASoH).

FFEAU : coopérations opérationnelles

Le 13 mai, 2 unités parachutistes françaises et émiriennes ont effectué une séance de saut en ouverture automatique depuis un avion émirien.

Cet entraînement conjoint s’inscrit dans le cadre de la montée en puissance des troupes aéroportées émiriennes et a permis aux deux partenaires d’approfondir leurs savoir-faire opérationnels.

Par ailleurs, le chasseur de mines tripartite (CMT) Lyre a réalisé des activités bilatérales à Port-Safaga (Egypte).

Au cours de cette escale, les marins ont échangé avec l’état-major égyptien de guerre des mines afin de partager leurs connaissances et leur savoir-faire dans les domaines de la plongée et de la neutralisation d’engins explosifs. En mer, les plongeurs français ont notamment embarqué à bord d’un chasseur de mines égyptien afin de procéder la mise à l’eau d’un drone télé-opéré (remotely operated vehicle). Ces séquences de coopération illustrent l’engagement commun de la France et de l’Egypte au profit de la sûreté maritime.

CHAMMAL : activités opérationnelles

Le 21 mai 2024, deux Rafale du détachement chasse de la base aérienne projetée (BAP) au Levant ont effectué une mission d’entrainement avec deux F-16 irakiens permettant d’approfondir l’interopérabilité entre les armées de l’air irakiennes et françaises.

Dans l’espace aérien du pays, les quatre avions de chasse ont effectué un scénario en continu de combat air-air. L’objectif était de protéger un avion de largage de troupes et des hélicoptères en évacuation médicale. Les Rafale français ont joué un rôle de protection tandis que les F-16 irakiens jouaient la partie offensive.

Ce vol de Partner Nation Integration aura également permis de poursuivre l’entrainement des contrôleurs de défense aérienne irakiens, l’ensemble de ces capacités accroissant le contrôle de l’espace aérien souverain de l’Irak.

FFDj: actions civilo-militaires

En accord avec les autorités locales djiboutiennes, un peloton du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM) a effectué du 19 au 23 mai une patrouille en milieu désertique dans le sud-est du pays.

Durant toute la semaine, plusieurs actions au profit de la population de la ville de Hol-Hol ont été organisées : rénovation de bâtiments, rencontres sportives, échanges de matériels scolaires et des travaux de réfection dans une école élémentaire de la ville.

Les FFDj mènent régulièrement ce type d’actions en lien avec leur partenaire djiboutien, afin de conserver la connaissance du milieu et d’entretenir les liens avec la population. Ces séquences illustrent la forte coopération qui unit la France et Djibouti.

GAZA : aide à la population gazaouie

Depuis le début de la crise, la France et ses partenaires participent au soutien humanitaire de la population de Gaza. Elle a ainsi mis en œuvre des solutions d’aide logistique et sanitaire au plus près des populations touchées par le conflit. Après la livraison de fret par voie aérienne et la mise en place d’un navire à capacité médicale renforcée en Egypte, les missions de largages par air au-dessus de Gaza, la France participe désormais aux côtés de ses partenaires à l’opération AMALTHEA, une opération maritime visant à acheminer du fret humanitaire depuis Chypre jusqu’à Gaza, en utilisant le ponton flottant construit par l’armée américaine.

Ainsi, le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Loire a effectué plusieurs livraisons pour un total de plus de 300 tonnes de fret humanitaire acheminées au profit de la population gazaouie.

AFRIQUE

Golfe de Guinée – CORYMBE : activité opérationnelle

En patrouille dans le sud du Golfe de Guinée, le Patrouilleur de Haute Mer (PHM) Commandant Birot a participé du 11 au 16 mai à l’exercice OBANGAME EXPRESS 2024, organisé par les Etats-Unis en partenariat avec les pays riverains.

Pendant 6 jours, trois bâtiments de la République Démocratique du Congo, de l’Angola et de la République du Congo (Brazzaville) se sont entraînés avec le bâtiment français. Cette séquence a permis à chacune des marines locales d’envoyer son équipe de visite à bord. Mettant en scène différents scénarios, les marins français ont simulé des pirates et trafiquants de tous types. Le patrouilleur français a également projeté son équipe de visite à bord des unités partenaires, permettant ainsi un précieux échange d’expérience.

Cette semaine d’entrainements conjoints a permis d’accroître l’interopérabilité entre les quatre marines participantes (US, FRA, Angola, RDC, Congo-Brazzaville), de fluidifier les communications en mer et de mieux connaitre les modes opératoires et les procédures entre partenaires.

Afrique et de l’Ouest et Centrale – actions de coopération

Les Eléments français déployés en Afrique centrale et de l’Ouest poursuivent au quotidien leurs actions avec les armées partenaires. Ainsi, les militaires français et sénégalais ont mis en application les savoir-faire spécifiques au combat en zone urbaine, tandis que les Eléments français au Gabon se sont entraînés avec leurs homologues gabonais au combat fluvial. Dans ces deux domaines spécifiques, les armées françaises échanges avec leurs partenaires des savoir-faire à la plus-value reconnue.

INDO-PACIFIQUE

FAZSOI : coopération opérationnelle

Le Détachement de Légion Étrangère de Mayotte (DLEM) a conclu ce 24 mai son détachement d’instruction opérationnelle au profit du 2e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa) à Diego Suarez (Madagascar).

Après 10 jours de formation, les militaires malgaches ont été évalués avec les légionnaires, du combat en zone urbaine, à l’instruction sur le tir de combat, en passant par le secourisme au combat.

Ainsi, ce partenariat militaire des FAZSOI illustre une nouvelle fois la coopération opérationnelle et technique entre les unités françaises et malgaches.

FAPF : déploiement de la FREMM Bretagne en Indopacifique

Après avoir traversé l’océan Indien, la FREMM Bretagne est entrée le 17 mai dans la zone Indopacifique. Le 20 mai, la FREMM a accosté à Jakarta, en Indonésie.

Le déploiement de la FREMM Bretagne en Indopacifique s’inscrit dans le renforcement de long terme des coopérations militaires avec les partenaires de la région afin de contribuer au respect du droit international en préservant l’accès aux espaces communs.

Pendant les prochaines semaines, elle mènera des patrouilles et participera à des activités de coopération militaire avec les marines riveraines.

Bilan du déploiement de la FS Vendémiaire en Indopacifique

La frégate de surveillance Vendémiaire a appareillé de Nouméa, son port base, le 29 février dernier pour la mission « ASIE ». Passée sous le contrôle opérationnel d’ALPACI le 8 mars, le Vendémiaire achève son déploiement dans la zone Indopacifique.

Ce déploiement a été marqué par la participation de la frégate, du 25 avril au 3 mai, à l’exercice BALIKATAN organisé par les Etats-Unis et les Philippines. L’intégration de la frégate à cet exercice majeur a permis de démontrer la coopération étroite entre la FS Vendémiaire et ses

partenaires philippins et américains, renforçant ainsi les liens et les capacités opérationnelles entre les forces navales engagées.

Du 6 au 9 mai, le Vendémiaire a réalisé des manœuvres conjointes - manœuvres tactiques et navigation en eaux resserrées - avec la marine malaisienne au nord de l’île de Bornéo. Le 13 mai, le Vendémiaire a coopéré avec la marine indonésienne en menant un exercice avec le KRI Ahmad Yani.

Ces interactions ont permis d’éprouver l’aptitude de la marine française à coopérer avec ses partenaires dans la région Asie Pacifique, afin de contribuer à maintenir un Indopacifique libre et ouvert.

AMERIQUES

Mission Jeanne d’Arc : opération, formation et coopération

Après avoir planifié et mené un exercice naval et amphibie d’évacuation de ressortissants avec la marine chilienne, le groupe Jeanne d’Arc est arrivé mi-mai en escale à Valparaiso.

Le groupement tactique embarqué s’est quant à lui rendu au Campo de Fuerte Aguayo au Chili pour mener des entraînements avec les militaires chiliens. Cette séquence de coopération militaire s’est achevée à l’issue de l’escale à Valparaiso par deux jours d’exercices conjoints avec la frégate chilienne Blanco Encalada, avec en point d’orgue un exercice d’appui feu naval avec tir contre terre coordonné avec la Frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte.

Le Task Group patrouille désormais vers le Pérou où des exercices avec la marine péruvienne vont être menées.