EUROPE – Renforcement du flanc Est de l’Alliance

Fiables, crédibles et solidaires, les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non-escalatoire, elles contribuent activement aux missions de réassurance de l’OTAN avec des moyens adaptés et réactifs.

ACTIVITÉS DE LA FORCE

Estonie – LYNX : renforcement de l’interopérabilité

Du 10 au 21 avril, les militaires du sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) français ont participé avec leurs alliés britanniques et estoniens à l’exercice interalliés BOLD HUSSAR, au sein de l’enhanced Forward Battlegroup (eFP BG). L’objectif de cet exercice était de certifier la capacité opérationnelle de l’eFP BG à intégrer la 1^ère brigade estonienne.

L’ensemble des moyens matériels et humains de l’eFP, soit près de 1 300 militaires et 300 véhicules, a été mis à l’épreuve dans des conditions exigeantes. Le SGTIA a alterné des phases défensives et offensives en milieu boisé et sur un terrain cloisonné, mettant en œuvre des scénarios de plus en plus complexes.

BOLD HUSSAR a permis un entraînement crédible, dans les conditions d’un scénario de conflit de haute intensité.

Flanc Est – AIR SHIELDING : missions aériennes au profit de l’OTAN

Le 20 avril, deux Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace de la base aérienne de Saint-Dizier ont été déployés pour conduire une mission d’entraînement conjoint dans le ciel roumain avec deux avions de chasse italiens Eurofighter.

Dans le cadre de cet entraînement, les avions de chasse italiens et français ont été renforcés par un avion de détection G550 italien. Face à eux, quatre F-18 espagnols ainsi qu’un système de défense sol-air Mamba ont joué le rôle de force adverse.

Au cours de cet entraînement, un avion ravitailleur MRTT français a également été engagé pour ravitailler les aéronefs espagnols et français.

Ces entraînements conjoints, dans des conditions proches d'un engagement réel, entretiennent le plein engagement des armées françaises sur le flanc Est de l'Europe et leur savoir-faire opérationnel.

AIGLE : renforcement de l’interopérabilité

Dans le cadre de l’entretien de l’interopérabilité des militaires du bataillon multinational, plusieurs entraînements conjoints ont eu lieu cette semaine en Roumanie.

Du 18 au 21 avril, un sous-groupement tactique interarmes du multinational battlegroup, composé de l'escadron blindé et de renforts interarmes, a participé au partenariat opérationnel Eagle Puternic avec le 814^e bataillon de chars de Turda. Au cours de cette semaine d'entraînement, les chars Leclerc français et les chars T55 roumains ont manœuvré ensemble pour éprouver l’interopérabilité de leurs procédures au combat.

Le 22 avril sur le camp militaire de Cincu, le train de combat n°2 (TC 2, unité logistique) du multinational battlegroup s’est quant à lui entraîné à la mise en œuvre des procédures de protection et de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) grâce à l'appui d'une section NRBC. Dans ce cadre, elle a mis en place une zone de décontamination des soldats et véhicules pour permettre au TC2 de recouvrer sa capacité opérationnelle, après le passage du convoi dans une zone polluée.

EUROPE – BASSIN MÉDITERRANÉEN

Méditerranée orientale : activités de coopération maritime

Du 12 au 27 avril, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Orion a conduit un dernier déploiement opérationnel avant son désarmement prévu en juillet 2023.

Durant cette mission, le CMT Orion a participé à l’exercice ITALIAN MINEX aux côtés du groupe de guerre des mines italien et de la force multinationale de guerre des mines OTAN (Task Group 441.04) en Méditerranée. Au total, l’Orion a neutralisé une dizaine de mines d’exercice ainsi que 4 flotteurs de mines historiques au large de Cagliari.

Cet entraînement franco-italien représentait le volet guerre des mines de l’exercice MARE APERTO auquel la Frégate multi-missions (FREMM) Provence a récemment participé.

La participation à l’exercice ITALIAN MINEX a permis à l’Orion de confirmer les savoir-faire français dans le domaine de la guerre des mines.

Le chasseur de mine Orion est actuellement en patrouille vers la Méditerranée orientale.

Méditerranée centrale : activités de coopération maritime

La frégate multi-missions (FREMM) Provence a participé du 13 au 21 avril, à l’exercice de la marine italienne Mare Aperto 23.

Cet entraînement annuel vise à exercer les marines alliées à une crise d'envergure.

À cette occasion, la Provence était intégrée aux forces italiennes comprenant une vingtaine de bâtiments de surface dont le porte-aéronefs Cavour, trois bâtiments amphibies, six frégates, cinq patrouilleurs, trois ravitailleurs, deux sous-marins, ainsi que des aéronefs de type F-35, et des hélicoptères Seahawks ou NH90.

Cette activité majeure a permis de mener de nombreux tirs de tous calibres, des manœuvres de ravitaillement à la mer, des exercices de lutte anti-aérienne, ou encore des entraînements tactiques.

Cette activité de coopération a en outre permis à l’équipage de parfaire sa capacité multi-luttes et sa maîtrise des opérations du haut du spectre dans un environnement interarmées et interalliés.

Méditerranée orientale : déploiement maritime de guerre des mines

Le 18 avril, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède a franchi le canal de Suez après avoir navigué deux mois en mer Rouge et en océan Indien. Placé sous la conduite d’un état-major de conduite de guerre des mines (FRMARFOR), l’équipage du chasseur de mines entame son quatrième mois de mission dans le cadre du Groupe guerre des mines 23 (GGDM 23). Il poursuit sa patrouille vers Catane, en Sicile.

Méditerranée orientale : INIOCHOS 23, exercice d’interopérabilité

Du 24 avril au 5 mai, un détachement de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) prend part à l’exercice INIOCHOS 2023 organisé par la Grèce sur la base aérienne d’Andravida.

Durant près de deux semaines, deux Rafale de la Base aérienne projetée (BAP) au Levant participent cet exercice multinational aux côtés de plusieurs partenaires européens et internationaux dont Chypre, les États-Unis, l’Inde, l’Italie et la Slovénie.

Les aviateurs ont été mis à l'épreuve à travers de nombreuses missions, allant de ‘l’entrée en premier’ aux frappes dans la profondeur.

L’exercice INIOCHOS 23 avait pour objectif de développer l’interopérabilité tactique et le soutien logistique entre les nations participantes.

AFRIQUE

​​​​​​​FFDj-FFEAU : opération SAGITTAIRE, d’évacuation de ressortissants

Face à la dégradation extrêmement rapide de la situation sécuritaire au Soudan et à la demande du Président de la République, l’opération SAGITTAIRE d’évacuation de nos ressortissants du Soudan a été déclenchée.

Dès le mardi 18 avril, 4 avions de transport de l'armée de l'Air et de l'Espace, avec à leur bord du fret, des véhicules et des renforts militaires, de la Gendarmerie nationale et du Centre de crise et de soutien (CDCS) ont quitté la France pour renforcer les Forces françaises stationnées à Djibouti placées en alerte.

Le 22 avril au soir, un détachement militaire français a été déployé dans la région de Khartoum, avec l’accord préalable des parties en présence et en toute neutralité. Ces éléments comprenaient des éléments de protection, de reconnaissance, de soutien logistique et médical, ainsi qu’un échelon de commandement.

Il a permis l'évacuation rapide, dès le 23 avril, du personnel diplomatique et des ressortissants français et étrangers depuis Khartoum vers Djibouti.

Du 23 au 24 avril, 7 rotations d’A400M et 2 rotations d’un C-130 de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) ont ainsi évacué vers Djibouti, avec l’autorisation des autorités djiboutiennes, plus de 500 personnes dont plus de 300 étrangers.

Accueillis et hébergés dans des infrastructures dédiées et adaptées au sein des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj), les ressortissants ont été pris en charge sur les plans sanitaire, administratif et logistique par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, appuyé par les militaires des Forces françaises à Djibouti.

Parallèlement, le 25 avril, la frégate multimission à capacités de défense aérienne renforcées (FREMM-DA) Lorraine a accosté à Port-Soudan pour embarquer près de 400 ressortissants dont plus de 100 enfants, conduits au port par un convoi terrestre des Nations unies. La Lorraine a appareillé le 25 avril au soir pour transiter vers Djeddah, en accord avec les autorités saoudiennes, portant à plus de 900 le nombre de ressortissants évacués par les armées françaises, dont plus de 700 étrangers.

PROCHE ET MOYEN-ORIENT

PROCHE ET MOYEN-ORIENT

CHAMMAL : lutte contre les résurgences de Daech

Depuis le 18 avril, deux Rafale C de la base aérienne projetée (BAP) au Levant sont déployés sur l’exercice multinational INIOCHOS en Grèce.

La continuité opérationnelle de la mission CHAMMAL de lutte contre les résurgences de Daech au Levant, est assurée par deux Rafale C des Forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis (FFEAU) arrivés sur la BAP au Levant le 19 avril.

DAMAN – Liban : activité d’interopérabilité entre partenaires

Le 20 avril, les militaires finlandais intégrés au sein du bataillon franco-finlandais de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ont assisté à une démonstration des capacités et des procédures de l’Élément opérationnel de déminage-dépollution (EOD). Ces échanges contribuent à renforcer l’interopérabilité entre les deux nations au sein de la Force Commander Reserve (FCR).

FFEAU - Bilan du déploiement du CMT Andromède

Parti le 20 janvier de Brest, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède a quitté la mer Rouge et poursuit sa mission en Méditerranée.

Au cours des deux mois d’opérations dans la zone de responsabilité de l’amiral commandant la zone maritime océan Indien (ALINDIEN), le CMT Andromède a mené des opérations de chasse aux mines (levés de fonds) à Djibouti, dans le détroit de Bab el Mandeb ainsi que dans les approches d’Aqaba. Ces missions, réalisées dans le cadre de son intégration au Groupe de guerre des mines (GGDM 23), ont permis de consolider les points d’appui et la stratégie d’accès dans la région et de confirmer l’implication de la France dans le domaine de la maîtrise des fonds marins (seabed warfare).

Au cours des 6 000 Nq de navigation (environ 11.000 km), il a également consolidé la coopération avec les partenaires régionaux (Égypte, Djibouti, Sultanat d’Oman et Jordanie) à travers des activités conjointes dans les domaines de la guerre des mines, de la plongée et du déminage-dépollution (EOD : Explosive Ordnance Disposal).

TERRITOIRE NATIONAL

INDOPACIFIQUE - JEANNE d’ARC 23 : déploiement opérationnel

Les 25 et 26 avril, à l’occasion de la présence de la mission Jeanne d’Arc en Nouvelle-Calédonie, le Groupement tactique embarqué (GTE) à bord du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude a conduit une manœuvre amphibie dans le cadre de l’exercice Croix du Sud conduit par les Forces françaises en Nouvelle-Calédonie (FANC).

Après un débarquement amphibie le 25 avril, les 130 soldats du GTE ont réalisé plusieurs entraînements au combat et procédé à une reconnaissance d’itinéraire ainsi qu’à une recherche d’IED (engin explosif improvisé).

Le lendemain, une fois la plage reconnue par l’équipe de plongeurs du détachement de la Flottille amphibie, en liaison avec la compagnie du 1^er Régiment étranger de génie (1^er REG), le GTE a procédé au réembarquement amphibie de l’ensemble des véhicules terrestres.

Ces opérations amphibies visaient à entraîner les unités à des actions depuis la mer vers la terre et à renforcer la coordination interarmées.

CROIX DU SUD 2023 est un exercice interarmées et multinational organisé par les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC). Du 24 avril au 8 mai, l’exercice permet aux 3 000 militaires déployés de 19 nations différentes de s’entraîner ensemble dans le domaine de l’Humanitarian assistance and Disaster Relief (HADR), l’assistance humanitaire et secours après catastrophe naturelle.

INDOPACIFIQUE : activités de surveillance maritime

Le 20 avril, la Frégate de surveillance (FS) Prairial a fait escale à Yokosuka au Japon après avoir conduit des entraînements à la mer avec une frégate de la Force maritime d’autodéfense japonaise au large de la baie de Yokohama. Ces exercices franco-japonais, nommés Oguri-Verny, ont confirmé l’interopérabilité de ces deux nations en Asie-Pacifique. Le déploiement de la FS Prairial dans le cadre de la mission ASIE 23 contribue à renforcer les coopérations militaires que les armées entretiennent avec celles les pays de la zone et illustre son statut de puissance régionale et de nation du Pacifique.

Le 18 avril, l’équipage de la FS Germinal a débarqué sur l'atoll de Clipperton dans le cadre de la mission PASSION 23. Durant deux jours, les marins du Germinal ont récolté plus de 200 kg de déchets échoués sur l’atoll et relevé plus d’une vingtaine de dispositifs illégaux de concentration de poissons (DCP). La mission PASSION, menée régulièrement par les forces armées françaises, contribue à l’affirmation de la souveraineté française sur l’atoll de Clipperton et participe à la préservation de l’environnement et de la biodiversité.

Le 19 avril, le BSAOM Bougainville a appareillé de son port base de Papeete dans le cadre de la mission PACIFIC AITO. Déployé dans le Pacifique, le Bougainville réalisera des missions de surveillance dans la Zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française, et de reconnaissance d’atolls. Il contribuera ponctuellement à des missions scientifiques.

ORION 4 : exercice interalliés

L’affrontement entre la force ORION et MERCURE devenant inévitable, le War Fighting Corps (WFC), armé par le Corps de réaction rapide France (CRR-FR), a déclenché du 19 au 22 avril la phase de modelage de l’ennemi.

Cette action dans la profondeur se traduit par l’emploi des feux directs de la 4^e brigade aéromobile, des feux indirects de l’artillerie, ainsi que par des actions dans le champ informationnel pour contrer la propagande de MERCURE.

Il s’agit de canaliser l’ennemi dans la zone d’action de la 3^ème division par une action combinée dans les champs matériels et immatériels pour préparer la phase suivante de défense mobile.

Le 23 avril, afin de conquérir l’AISNE, le 4^e corps d’armée MERCURE a conduit une manœuvre offensive sur deux axes. Cette offensive avait pour objectifs intermédiaires les saisies de Mailly et Vitry le François.

Tout en essayant de conquérir la supériorité aérienne, la 42^e division mécanisée MERCURE a atteint la Marne dans la journée du 25 avril. La Force ORION s’est alors engagée dans une action défensive dite « rétrograde » : en causant une attrition suffisante à l’ennemi, elle lui a cédé du terrain pour gagner du temps et mener un combat décisif ultérieurement.

Cette manœuvre défensive du corps d’armée inclut l’emploi combiné des moyens interarmées afin de neutraliser des cibles ennemies de haute valeur ajoutée. Par exemple, les dépôts logistiques ont été neutralisés le 25 avril grâce à des frappes de missiles de croisière SCALP et un tir de missile de croisière naval (MdCN) – (tirs fictifs). Le dispositif terrestre s’est rétabli au nord de la Marne, dans la région de Mourmelon et Sissonne.

L’exercice ORION – phase 4 - a été officiellement lancé le 19 avril et déploie 12 000 militaires dont 1 700 alliés durant près de 3 semaines d’exercice. La spécificité de cette phase repose sur le mélange, pour la première fois à cette échelle, des unités réelles hors des camps de manœuvre, c’est-à-dire en terrain ‘libre’, et d'autres simulées par ordinateur. Cette combinaison génère un théâtre d'opérations hybride partagé d’une ampleur jusque-là inédite. Elle permet à l’ensemble de la chaine de commandement de faire manœuvrer un corps d’armée avec deux divisions, en intégrant toutes les fonctions opérationnelles relatives à une opération de haute intensité.