Bulle de protection : protéger les airs depuis le sol

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 18 juin 2025

Les conflits actuels révèlent l’importance majeure de la défense sol-air ainsi que la lutte antidrone (LAD). Avec, aussi, plus de 10 000 aéronefs transitant au quotidien par l’espace aérien français, l’armée de l’Air et de l’Espace veille à sa protection. Tour d’horizon.

Entrainement à la lutte anti-drones. © Ministère des Armées

Assurer la sécurité du territoire et le maintien de la paix : c’est l’une des missions premières de l’armée de l’Air et de l’Espace. Les menaces aériennes sont aujourd’hui multiples. Les guerres en Ukraine, au Proche-Orient et au Moyen-Orient ou les attaques houthies en mer Rouge mettent en lumière l’utilisation massive et indiscriminée des vecteurs aériens de toute taille. Les avancées technologiques rendent leur détection et leur neutralisation toujours plus compliquée. « La première difficulté ? La vitesse. Les cibles les plus lentes volent à quelques centaines de kilomètres-heure, alors que les plus rapides, comme les missiles balistiques ou les planeurs, arrivent à plusieurs kilomètres par seconde », explique l’ingénieur en chef des études et techniques de l’armement de deuxième classe Christophe Cabaj, architecte capacitaire défense sol-air à la Direction générale de l’armement.

« Deuxièmement, [la zone] d’altitude à surveiller et [dans laquelle procéder aux interceptions] est très large. Ces [engins qui constituent une menace] peuvent en effet voler à très basse altitude ou à plusieurs dizaines de kilomètres de hauteur, voire en vol exo-atmosphérique [aussi appelée la très haute altitude]. Enfin, ces derniers plus furtifs ont la capacité de brouiller et de leurrer nos défenses », poursuit l’ingénieur.

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Pour y faire face, l’armée de l’Air et de l’Espace veille chaque jour, afin de connaître instantanément la situation aérienne au-dessus du territoire national. Les militaires identifient les quelque 12 000 avions et autres aéronefs qui transitent au quotidien par l’espace aérien français. À la moindre anomalie dans le plan de vol ou dans le comportement d’un aéronef, les aviateurs réagissent : de l’assistance à un pilote en difficulté jusqu’aux mesures de contrainte, c’est la posture permanente de sûreté aérienne.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 l’ont démontré, les grands événements internationaux décuplent les risques et les menaces aériennes. En réaction, des dispositifs particuliers de sûreté sont déployés, aussi appelés bulles de protection aérienne. « Nos capacités de surveillance, de détection et de réaction sont alors renforcées, tout comme le maillage radar. Les avions de chasse et de surveillance ainsi que les hélicoptères voient leur nombre augmenté et complété par des moyens de défense sol-air », explique le lieutenant-colonel Jérémy Gueye, adjoint défense sol-air du général commandant la brigade aérienne de l’aviation de chasse. Ces bulles de protection ponctuelles ont aussi vocation à détecter les drones, une menace très prégnante du fait de la facilité d’accès de ces appareils dans le commerce et de leur coût limité. Ces engins pourraient alors survoler des espaces ouverts au public avec un risque de chute, espionner des sites sensibles ou encore transporter et larguer des charges explosives. Les menaces touchent autant la sphère civile que militaire. La lutte antidrone est prise en compte par différentes entités interministérielles, coordonnée par l’armée de l’Air et de l’Espace.

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