Général Erwan Rolland : « La data se situe au centre de nos activités »

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 20 novembre 2024

En tant qu’intégrateur numérique du ministère des Armées et des Anciens combattants depuis 20 ans, la Dirisi1 permet à toute composante interarmées de connecter l’ensemble des moyens numériques nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Aujourd’hui, son rôle est essentiel dans le développement de l’intelligence artificielle de défense. Entretien avec son directeur, le général Erwan Rolland.

Le système d’information du combat Scorpion sur le terrain. © Sch James William/armée de Terre/Défense

Quel rôle joue la Dirisi dans le développement de l’IA de défense ?

Général Erwan Rolland : La Dirisi joue un rôle central dans la gestion et le développement des systèmes d’information et de communication des armées françaises. Dans le cadre de la mise en place du supercalculateur du ministère des Armées et des Anciens combattants, prévue en 2025, par exemple, son implication se fait dans différents domaines de compétences d’un opérateur dit « I&O2»2. Concrètement, nous gérerons son infrastructure, sécuriserons ses données, garantirons ses performances et fournirons un soutien technique.

L’IA et le traitement des données sont les nouveaux nerfs de la guerre. Comment la Dirisi s’est-elle adaptée ?

Ce virage que nous fait prendre l’IA a plusieurs implications. Au premier rang desquelles les métiers, qui sont au cœur de notre démarche. Notre réponse se veut à bord avec de notre organisation ainsi que des femmes et des hommes qui y travaillent quotidiennement. Nous développons deux axes : le premier vise à déployer des expérimentations en utilisant la puissance de l’IA. Le second, cherche à former nos équipes à l’IA afin d’acquérir une nouvelle culture interne, d’assurer une veille technologique et d’augmenter l’attractivité en matière de recrutement.

Comment l’IA va-t-elle changer la manière de travailler de la Dirisi ?

Nous avons pour ambition de passer, d’ici à trois ans – voire à cinq ans – d’une organisation centrée sur les systèmes d’information à une organisation centrée sur la donnée. Ce changement est profond, car il impose d’adopter une architecture où les données seront désormais indépendantes des applications. Notre approche s’appuiera notamment sur un Centre de service de la donnée et de l’IA, ainsi que sur un Comité des usages de la donnée. C’est au sein de cette instance que seront présentés et étudiés les cas d’usage et les initiatives identifiés en matière de data et d’IA.

Recueilli par Kévin Savornin.

1 Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information.

2 Infrastructure et opérations.

Dossier : comment l’IA transforme le champ de bataille

Révolutionnaire au même titre que l’atome en son temps, l’intelligence artificielle se fait une place grandissante sur le champ de bataille. Elle remodèle l’art de la guerre et devrait s’imposer comme l’alliée indispensable face au déluge de données qui caractérise notre époque.

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