Réservistes : un pied dans l’entreprise, un dans les armées

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 26 octobre 2022

Jusqu'au 15 novembre, la Garde nationale organise les Journées nationales des réservistes. Pour faciliter la disponibilité et la réactivité de leurs collaborateurs réservistes, plusieurs centaines d’employeurs ont signé la convention de soutien à la politique de la réserve opérationnelle.

Responsable d’équipe chez Michelin, Tanguy (au milieu) est aussi réserviste dans la Marine nationale © Jérôme Cambier/Michelin

Article publié dans Esprit défense n° 3 - Printemps 2022.

« Nos réservistes partagent les mêmes valeurs que l’entreprise. Ils ont le sens de l’effort et de l’intérêt général. » Bénédicte de Bonnechose, membre du comité exécutif de Michelin, est fière d’accueillir plusieurs centaines de réservistes au sein du groupe. Elle-même réserviste citoyenne de la Marine nationale, elle est aujourd’hui référente défense1 du fabricant de pneumatiques, en vertu de la convention de soutien à la politique de la réserve opérationnelle2. « Michelin embauche des réservistes depuis de nombreuses années. C’est important pour nous de développer cet esprit de coopération. Toutes les armées et tous les grades sont représentés. »

Alors que la loi impose aux employeurs civils de libérer leurs salariés réservistes huit jours par an dans le cadre de leur activité de réserve, Michelin a fait le choix d’aller au-delà de ce minimum légal en leur autorisant douze jours. Une coopération récompensée, puisque la société a reçu le prix « Réserve-Entreprise » de la Garde nationale en 2021.

« Il y a beaucoup de similitudes entre Michelin et les armées. J’arrive facilement à concilier ma vie professionnelle et la réserve. »

Tanguy

  • enseigne de vaisseau de 2e classe réserviste
  • Entreprise Michelin

Au total, ce responsable d’équipe de 27 ans effectue une trentaine de jours de réserve par an. « J’ai besoin de me sentir utile. Entre un jeune officier et un manager, les qualités humaines et de leadership requises sont les mêmes. » Des qualités dont bénéficient aussi les entreprises à capitaux publics.

« Travailler dans des contextes et des environnements différents me permet de conserver une profonde ouverture d’esprit », avance le capitaine réserviste Alexandre, officier communication à la 27e brigade d'infanterie de montagne et chef d’une équipe « entretien lignes » chez RTE.

Cette mise en avant des réservistes s’effectue également à plus petite échelle. Chez Adacis, société bordelaise spécialisée dans la sécurité informatique, cinq salariés sur 25 sont réservistes ou anciens militaires. « Nos compétences sont très recherchées dans les armées. Ces dernières nous apportent de leur côté une certaine méthodologie. C’est important de parler le même langage », indique Christophe, à la fois directeur général et commandant réserviste dans l’armée de Terre.

Christophe est directeur général d’Adacis et commandant réserviste dans l’armée de Terre. © Ministère des Armées

Ancien militaire d’active, Pierrick, 34 ans, confirme. Il a rejoint l’entreprise il y a quatre ans. En parallèle de son emploi, il effectue environ dix jours de réserve par an comme sergent sur la base aérienne 118 à Mont-de-Marsan. « Je mets à profit mes compétences. Grâce aux armées, j’ai gagné en assurance. C’était important pour moi de garder un lien avec la défense. »

« Les réservistes contribuent à créer un climat serein »

Une expérience militaire que l’on retrouve aussi chez Gaches Chimie. Cet important fournisseur de solutions et produits chimiques emploie 340 personnes, dont une vingtaine d'ex-militaires ou réservistes. « Ils sont toujours très réactifs et motivés car esprit de défense et esprit d’entreprise ne font qu’un. Dans les moments difficiles, ils contribuent à créer un climat serein », confie le référent défense Stéphane Chenel, responsable opérationnel multisite et lieutenant-colonel réserviste dans l’armée de Terre.

Parmi ces réservistes de Gaches Chimie, Philippe, 55 ans. En poste depuis trois ans après 34 ans au service des armées, cet ancien officier de la Légion étrangère est aujourd’hui responsable de la maintenance industrielle. « Malgré mon départ, je souhaitais garder un lien avec les armées. Je suis donc tout de suite devenu capitaine réserviste au 4e régiment étranger. En tant que militaire, nous possédons une véritable faculté d’adaptation. La passerelle entre les armées et le monde civil s’effectue ainsi rapidement. »

1 Le référent défense est le point de contact entre les collaborateurs réservistes et les forces armées

2 Plusieurs centaines d’entreprises privées ou publiques, collectivités territoriales et établissements d’enseignement supérieur ont signé cette convention

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