« Ce salon se déroule dans des conditions particulières, à un moment où l’on redécouvre une guerre de haute intensité. » En inaugurant le salon Euronaval ce mardi 18 octobre 2022 à Paris-Le Bourget, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a mis en exergue le contexte actuel lié au conflit ukrainien. « Même s’il se déroule essentiellement sur Terre, il n’est pas sans impact sur les mers. Elles constituent un espace de conflictualité très important sur lequel nos compétiteurs peuvent potentiellement nous entraîner », a-t-il affirmé.

La mer est en effet devenue aujourd’hui un objet de convoitises où la politique du fait accompli se répand à grande échelle, mettant à mal la notion de souveraineté. Avec ses 10,2 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive, la France est en première ligne face au réarmement naval de ses compétiteurs. Ce contexte stratégique a bien été intégré par la Marine nationale qui se modernise à vive allure, bénéficiant des hausses successives du budget de la défense.

Accueilli par le chef d’état-major des armées et accompagné par le chef d’état-major de la Marine nationale ainsi que par le délégué général pour l’armement, Sébastien Lecornu a pu constater que ces investissements payaient. Il s’est notamment fait présenter les détails de nombreux projets, actuels comme le sous-marin nucléaire d’attaque de type Suffren ou futurs, comme le porte-avions de nouvelle génération. « Construire une marine implique des investissements sur le long terme et de faire des paris sur l’avenir », a souligné le ministre. « La base industrielle et technologique de défense* doit être à la hauteur de l’engagement de nos marins. Nous sommes à un carrefour. Il faudra prendre des décisions importantes rapidement », a-t-il ajouté.

Sur le stand de la Grèce

Sébastien Lecornu s’est aussi rendu sur le pavillon de la Grèce pour rencontrer le vice-ministre grec de la Défense, Nikos Chardalias. Une façon de souligner le partenariat stratégique entre Paris et Athènes, signé le 28 septembre 2021, et la parfaite coopération de nos deux marines.

Cet accord vise à consolider et à structurer durablement la coopération de défense franco-grecque, notamment en Méditerranée orientale où les tensions ne cessent de croître. Symbole de cette excellente entente, les autorités grecques ont commandé à la France, au début de l’année, la construction de trois frégates de défense et d’intervention. Dotées d'un système de combat de dernière génération, elles seront livrées à Athènes en 2025 et 2026.

*Ensemble des entreprises du secteur de la défense qui fabriquent les équipements pour les armées.