« ETAP-C » : rendez-vous ultime des transporteurs

Direction : Air / Publié le : 07 mai 2025

Exercice unique en Europe, l’ « European Tactical Airlift Program Course » (« ETAP-C ») réunit des acteurs français et européens issus du transport aérien militaire, du 28 avril au 9 mai. Ainsi, des détachements allemand, italien et espagnol se sont rendus à quelques kilomètres de la capitale française, sur la base aérienne d’Évreux. Deux semaines de stage intensif dont le script s’inspire du terrain.

Largage de commandos parachutistes depuis un A400M.

Si l’armée de l’Air et de l’Espace assure une posture endurante, agile et réactive, elle le doit à un levier capital : celui du transport aérien militaire. Au quotidien, les transporteurs interviennent, ravitaillent, larguent, évacuent, surveillent… Un panel de missions socles.

Un pilote aux commandes d’un A400M.

Depuis 2017, L’ETAP-C est le point de rendez-vous ultime pour les transporteurs. À l’origine, c’est l’Agence européenne de défense (AED) qui lance le projet, placé ensuite sous l’autorité de l’European Tactical Airlift Programme Course (ETAC). Centre névralgique du transport aérien militaire basé à Orléans, la Brigade aérienne d’assaut et de projection (BAAP) prend alors les commandes de l’exercice. Elle engage à son tour l’expertise de son escadron de formation, le Centre d’instruction des équipages de transport (CIET) également orléanais. Une chaîne de commandement qui se veut large mais en cohérence avec un besoin européen en pleine mutation. Qualifier et entraîner les équipages au travers d’une formation tactique de haut niveau, tel est l’enjeu de cet exercice à taille réelle. Transport de fret, largages de troupes parachutistes et de matériels, travail d’esquive et manœuvres tactiques, ou encore attaques cyber… les événements ont été riches et progressifs. Les nations participantes sont ainsi confrontées à des scénarios complexes, reflets d’un équilibre international bousculé. « Fondamentalement, nos modes d’action de transport restent les mêmes. Toutefois, dans notre démarche de qualification, nous allons insister sur la rusticité des manœuvres. Nous allons revenir à des méthodes manuelles, isolées, sans vulnérabilité cyber ou technologique. […] Back to the 80’s, c’est le ton que l’on pourrait donner », nous confie le lieutenant-colonel Florent, commandant du Centre d’instruction des équipages de transport et directeur de l’exercice « ETAP-C ». Mais alors, comment parler le même langage tactique lorsque se mêlent plusieurs drapeaux ? La communication, l’écoute, l’adaptation sont ainsi les clés de cet exercice européen. Nation française et nations étrangères fusionnent leurs besoins stratégiques et, de par cette centralisation, découle une réponse adaptée. Le lieutenant-colonel Antonio, issu de l’armée de l’air espagnole et commandant en second de l'ETAC nous partage : « C’est réellement enrichissant de pouvoir travailler entre nations européennes. C’est l’occasion de mêler les compétences, les expertises autour d’un objectif commun. On travaille sur la standardisation des procédures. » Les spécialistes des gros-porteurs aiguisent ainsi leurs réflexes et leurs automatismes pour répondre au mieux à la réalité de la mission.

Largage de nuit des commandos parachutistes depuis un A400M.

Ils sont mécaniciens, instructeurs, techniciens de renseignement, officiers de liaison, parachutistes, pilotes… et encore tant d’autres spécialités, ont œuvré au profit du stage. Fulgurance, allonge et précision sont les mots d’ordre de ce rendez-vous tactique.

Atterrissage des commandos parachutistes sur la base aérienne 105 d’Evreux.

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