L’École militaire de haute montagne : dans les pas des soldats du froid

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 07 février 2025

À l’occasion du point presse hebdomadaire du ministère des Armées, jeudi 6 février, le colonel Gaëtan Dubois, commandant de l’École militaire de haute montagne (Chamonix, Haute-Savoie), a présenté la préparation à l’engagement des troupes de montagne dans le grand froid. Un savoir-faire essentiel et précieux pour toutes les forces françaises.

Le colonel Gaëtan Dubois, commandant de l’École militaire de haute montagne, lors du point presse. © Tanguy Barbancey / Ministère des Armées

Comment se préparent les troupes françaises en haute montagne ? Comment les militaires supportent-ils des températures négatives extrêmes affectant jusqu’à leurs fonctions vitales ? Le colonel Dubois a exposé les défis, les problématiques et le savoir-faire des soldats du froid. « À partir de 4 degrés permanents, nous parlons d’opérations en zones froides, comme en Europe continentale, en hiver », explique le colonel. Le grand froid intervient à partir de - 21 degrés permanents. Une température que l’on retrouve dans les zones polaires, subpolaires et en haute montagne.

Des stages avec des pays de la zone Arctique

Pour le commandant de l’École militaire de haute montagne, un constat s’impose d’emblée : « Le froid a un impact crucial sur les opérations. Il met à l'épreuve les combattants, l'armement, les équipements et la manœuvre. » Reconnaître cette difficulté de base est la première clé pour tendre vers une pleine capacité opérationnelle des troupes. Pour cela, « le potentiel des combattants doit être consolidé préalablement et ne doit pas être épuisé avant même d'avoir combattu ». Ainsi, les stages des pays de la zone Arctique et la participation régulière des unités de la 27ᵉ brigade d'infanterie de montagne aux grands exercices dans les pays scandinaves permettent aux soldats du froid de s’entraîner efficacement et d’acquérir toutes les connaissances nécessaires sur divers terrains. En témoigne l’exercice militaire Nordic Response, auquel la France a participé en mars 2024 et qui était organisé dans la région Arctique, dans le cadre de l’Otan.

Des compétences spécifiques et précieuses 

Les troupes de montagne françaises sont historiquement aguerries pour la guerre en montagne. Elles ont su développer des compétences spécifiques, comme le déplacement motorisé avec des véhicules chenillés, le déplacement à ski ou en raquette et l’utilisation des armes. Elles sont aussi à même de gérer les risques d'avalanche, les chutes à travers la glace d'un lac gelé invisible sous la neige ou le stationnement en conditions extrêmes.

Vers un déploiement des connaissances dans les armées 

Le but est désormais de transmettre ces riches connaissances à l’ensemble des forces françaises. C’est pourquoi « l'armée de Terre a confié à l'École militaire de haute montagne la responsabilité de diffuser des savoir-faire en zones froides, au moyen de différentes formations », précise le colonel Dubois. Les stages proposés sont ouverts aux forces terrestres, à l’armée de l’Air et de l’Espace et à la Marine nationale, avec la participation de deux officiers mariniers cette année. L’objectif à terme ? « Rendre autonomes les unités pour leurs propres instructions sur des savoir-faire élémentaires. » Cette formation collective doit permettre enfin de préparer des « engagements en zones froides pour les unités des forces terrestres, notamment des dépanneurs déployées dans les Pays baltes ou en Roumanie », conclut le colonel. 

Dans le cadre de ce déploiement global des forces en conditions de grand froid, la 1ère édition du sommet international des troupes de montagne se déroulera les 12 et 13 février 2025 à Grenoble. Co-organisé par la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne, il permettra à des décideurs internationaux des secteurs privé et public, dont 100 membres de gouvernements, d’exposer leurs solutions innovantes en matière d’équipement et de soutien opérationnel.


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