8 mars : au ministère des Armées, solidarité féminine et parcours professionnels au cœur d’une journée spéciale

Direction : SGA / Publié le : 07 mars 2025

À l’Innovation Défense Lab, tables-rondes et témoignages poignants ont rythmé l’évènement organisé par la DTPM, mercredi 5 mars. Ce dernier a mis en lumière la solidarité féminine au service des parcours professionnels. 

Valérie Peneau, directrice de la DTPM, adjointe au SGA © Erwan Rabot - SGA/COM

Valérie Peneau, directrice de la DTPM, adjointe au SGA

Athlètes olympiques et paralympiques de para-canoë kayak, para-aviron, 3000 mètres steeple ou ex-internationale de basket, associations féminines reconnues, ancien opérationnel des forces spéciales et leaders de divers horizons, tous étaient réunis à l’occasion de cette journée particulière intitulée « Dynamiter le plancher de verre : la solidarité au service des parcours ».

Organisée par la délégation à la transformation et à la performance ministérielle (DTPM), sa directrice et adjointe au secrétaire général pour l’administration Valérie Peneau a ouvert la séquence : « Je suis infiniment reconnaissante à celles et ceux présents aujourd’hui qui vont animer et participer aux groupes de travail et réunions. Leur engagement, leurs parcours, leur courage, leur audace, leur ténacité sont infiniment précieux (…). Au-delà du terme d’égalité, je pense qu’il est important que nous ayons tous et toutes cette liberté d’oser, de porter nos projets, de suivre notre route, d’exprimer ce que nous sommes. Je nous souhaite à tous de briser nos barrières personnelles, puis celle des plafonds et des planchers de verre, qui est le thème de cette journée. »

© SGA/COM

8 mars : au minArm, solidarité féminine et parcours professionnels au cœur d’une journée spéciale

Élisabeth Moreno, ancienne ministre chargée de l’égalité, venue spécialement pour l’occasion a longuement partagé son expérience : « Ce qui se passe aujourd’hui est très intéressant. À la fois d’énormes progrès ont été faits sur les droits des femmes, reconnaissons-le (…) ce ne sont pas des progrès faciles. Je suis heureuse d’être ici aujourd’hui, parmi les personnels du ministère des Armées, c’est parce-que j’ai un immense respect pour les personnes qui s’engagent pour les autres et qui sont prêtes à donner de leur temps, de leur énergie, de leur vie, de leurs valeurs, de leurs convictions, pour que d’autres vivent mieux (…) Je suis extrêmement fière d’être une épouse et une mère, mais je crois que je suis encore plus fière des combats que j’ai menés, pour gagner ma liberté. Je suis totalement d’accord avec vous, Madame la directrice, nous avons en France les valeurs les plus belles. J’ai eu la chance de vivre sur quatre continents et je crois, sans chauvinisme aucun, que notre pays a les plus belles valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité. »

Mme Moreno a ensuite animé une conférence portant sur la promotion de l’égalité des chances dans le numérique.

Élisabeth Moreno, ancienne ministre chargée de l'égalité, était venue spécialement pour l'occasion © Erwan Rabot - SGA/COM

Élisabeth Moreno, ancienne ministre chargée de l'égalité, était venue spécialement pour l'occasion

Élisabeth Moreno, ancienne ministre chargée de l'égalité, était venue spécialement pour l'occasion

Le sport, la solidarité et la sororité au service des parcours professionnels

Deux tables rondes thématiques se sont ensuite succédé, suivies d’échanges avec l’assemblée. Animée par la journaliste Liliane Trevisan, ancienne grand reporter au journal L’Équipe, la première, « Sportifs de haut-niveau, comment la solidarité m’a aidé à devenir la personne que je suis » réunissait l’ASC* Nélia Barbosa, médaillée d’argent de para-canoë kayak aux JOP 2024, l’ADJ* Nicolas-Marie Daru, ancien commando montagne au sein du 7e bataillon des chasseurs alpins, qualifié pour les JO 2024 en 3000 mètres steeple, Paoline Ekambi, ex-internationale française de basket et l’ASC Margot Boulet, médaillée de bronze aux JOP 2024 en para-aviron. Cette dernière, ancienne nageuse de haut-niveau, réussi avec brio les tests d’entrée du GIGN en 2018 mais se blesse quelques mois plus tard au cours d’un stage en parachutisme. Revenue à la gendarmerie en 2020 au sein de « l’armée de Champions », elle témoigne : « Il n’y a pas de différence de genre au GIGN, chacun y a sa place. » 

Après cette séquence de témoignages inspirants, les participants ont eu l’opportunité de découvrir les portraits de femmes résistantes réalisés par l’artiste plasticienne Sophie Degano, installés sur place pour l’occasion. Issus de l’exposition « Combattantes » présentée au Service historique de la Défense de Vincennes en avril 2024, les visages de Lucie Aubrac, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jeanne Bohec ou Danielle Casanova ont rappelé le sens de l’engagement des femmes en temps de conflit. « En mettant davantage en lumière le rôle qu’ont eu les résistantes, le public peut voir que les femmes ont contribué, chacune dans leur rôle respectif à fonder la société « de demain », confiait alors l’artiste au ministère des Armées.

La première table-ronde animée par Liliane Trevisan, ex grand reporter au journal l'Équipe. © Erwan Rabot - SGA/COM

La première table-ronde animée par Liliane Trevisan, ex grand reporter au journal l'Équipe.

La première table-ronde animée par Liliane Trevisan, ex grand reporter au journal l'Équipe.

Une société « de demain » précisément abordée par la deuxième table-ronde, « La sororité au service de la solidarité », largement consacrée à l’accès des femmes aux métiers de la tech et du numérique, animée par Soumia Bouzeboudja-Ghaffor, chef de projet innovation managériale à la DTPM, présidente de l’association « Révèle ton potentiel » et Valérie Plier, directrice de projet Innovation au sein du SGA et en charge du programme de la DTPM « Numérique : des métiers pour toutes ». Face à l’assemblée, les présidentes Agathe Franc de l’association « Women forces » (qui regroupe une communauté de 6 000 conjoints de militaires), Bénédicte Pasquet du collectif « Women and Girls in tech » (qui œuvre en faveur de la mixité dans les métiers de la tech), Léa le Pezron du programme « Les Cadettes de la Cyber » (qui soutient les étudiantes en cyber sécurité par du parrainage et des formations) et Emmanuelle Larroque de « Social builder » (qui accompagne les femmes, les forme et les aide à intégrer le secteur du numérique), ont livré tour à tour leurs expériences tant personnelles que professionnelles et partagé des exemples concrets d’initiatives réussies. Wogitech et « Les cadettes de la cyber » œuvrent aux côtés de la DTPM dans le cadre du programme « Numérique : des métiers pour toutes »

« Grâce au travail de nos 70 bénévoles, 80 propositions d’amélioration de la situation économique des femmes de militaires ont été possibles depuis 2020 : renégociation des conditions de travail à l’étranger dont aux États-Unis, enrichissement de l’offre de service et du suivi Defmob, recrutement de conjointes via des contrats commissionnés dans les armées, 15 régions qui permettent aux 6 000 femmes du réseau de se retrouver régulièrement lors d’afterworks … », témoigne Agathe Franc. Et de poursuivre , « De manière générale, j’insisterai sur l’opportunité que représente la filière numérique pour les femmes de militaires. ». Pour Léa le Pezron, « Il faut du concret et aller rencontrer les jeunes filles en parlant le même langage (…) il faut leur montrer que les métiers ou les compétences qui les intéressent représentent des besoins dans la tech et les administrations publiques. Nous les soutenons tout au long du parcours que nous leur proposons : parrainage, networking, suivi, expression orale… ».

Valérie Peneau, directrice de la DTPM, adjointe au SGA © Erwan Rabot - SGA/COM

Valérie Peneau, directrice de la DTPM, adjointe au SGA

Valérie Peneau, directrice de la DTPM, adjointe au SGA

Femmes et forces spéciales : « les femmes ne lâchent rien »

L’intervention d’un ancien opérationnel des forces spéciales fut l’un des autres temps forts de l’après-midi. Devant une assemblée attentive, « E » met les pieds dans le plat : « Les forces spéciales de 2025 ne sont pas celles de 1944 (…) L’action des forces spéciales est un domaine qui recoupe deux composantes : le feu et choc, et aujourd’hui en 2025, une composante plus technologique, numérique, qui est celle de l’action dans la profondeur (…) L’opérateur des forces spéciales n’est pas genré : les paliers d’aptitude ne distinguent pas qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. L’efficacité opérationnelle prime », rappelant que les femmes furent autrefois cantonnées aux seuls rôles de soutien dans les domaines de la médecine, du renseignement ou de la logistique. « Aujourd’hui les femmes apportent des compétences précieuses, en phase avec la transformation des services de renseignement et l’évolution des technologies (…) elles font preuve de très fortes capacités de concentration et de résistance à la pression, souvent au-delà de leurs camarades masculins. »

« E » appuie son propos en rappelant ainsi la libération de villes syriennes et irakiennes en 2017 par des composantes de forces spéciales féminines YPG, « avec une âpreté à la guerre rarement vue dans l’histoire », ou plus récemment en Ukraine, où l’on observe beaucoup de femmes opératrices de drones ou sniper.

Relatant certains épisodes de sa carrière, « E » poursuit : « J’ai été impressionné par des collègues femmes avec une aptitude immense à encaisser, endurer la pression, ne rien lâcher. J’ai reçu de vraies leçons de combativité, d’agressivité, de pugnacité. Les femmes ne lâchent rien (…) Il n’y a pas de forces spéciales sans dynamique de groupe. L’action collective est consubstantielle de l’action spéciale. Cette solidarité n’est pas négociable et elle est fortement apportée par les femmes ». Et de conclure « dans moins de 10 ans, de surcroît avec l’expérience ukrainienne, voir des femmes dans les forces spéciales pourrait devenir banal ».

2016

1ère femme au sein des US Army Rangers

2019

Au UK, les SAS acceptent les femmes

2021

Les femmes entrent au GIGN

La journée s’est achevée avec une dernière table-ronde « Changer l’image du leader », animée par Gabrielle Touret, chef du pôle Innovation managériale et accompagnement au changement de l’agence ministérielle de conseil de la DTPMà laquelle ont participé Audrey Mazars, directrice générale adjointe Ressources et Transformation administrative pour le département du Tarn (DGA), Cécile Lombard, directrice des ressources humaines du Conseil d’État, Bruno Rousseau, coach et thérapeute et Patrick Naudier, chef de bureau transformation et culture managériale à la DGA, membre de l’association « Avec les femmes de la Défense ».

La Commissaire générale Catherine Bourdès, Haute fonctionnaire à l’égalité des droits au ministère des Armées est venue clôturer cette journée riche en échanges et enseignements : « Pendant très longtemps on a manqué de modèles positifs où la sororité est présente (…) la sororité n’est pas une relation spontanée. Que faudrait-il faire ? d’abord tout un travail que vous avez déjà abordé aujourd’hui, sur la déconstruction des stéréotypes de genre : expliquer aux hommes et aux femmes que les rôles peuvent être mieux répartis à la maison (…) il faut avoir des espaces d’échanges, un déjeuner avec des amis, parler avec son équipe… Poser la question de « que puis-je faire pour toi ? » peut être une action déterminante pour une personne qui vit des moments difficiles, homme ou femme. Il faut accepter que les différences ne soient pas sources de division, mais plutôt accepter la diversité et la célébrer. Accepter qu’elle nous apporte une vision différente (...) Il faut se rassembler, réfléchir, discuter, échanger. Je pense que c’est l’un des moyens des plus puissants pour réussir à créer un environnement familial, professionnel ou amical plus fort et plus juste. »

Prochain rendez-vous en 2026 !

La Commissaire générale Catherine Bourdès, Haute fonctionnaire à l'égalité des droits au minArm © Erwan Rabot - SGA/COM

La Commissaire générale Catherine Bourdès, Haute fonctionnaire à l'égalité des droits au minArm

Pour le 8 mars, journée spéciale à l'Innovation Défense Lab

Élisabeth Moreno, ancienne ministre chargée de l'égalité, à l'Innovation Défense Lab

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