L’Armistice de 1918, ultime trace écrite du cessez-le-feu de la Première Guerre mondiale

Direction : SGA / Publié le : 11 novembre 2024

Conservé au Service historique de la Défense de Vincennes depuis plus de 100 ans, le document de l’armistice franco-allemand est l’ultime exemplaire de ce qui acta le cessez-le-feu entre les deux parties, après quatre ans de guerre. Convention et non traité de paix définitif, il reste pourtant dans l’esprit des Français le symbole par excellence de la fin du premier conflit mondial.

Armistice 1918 © Service historique de la Défense

Dans le secret d’une valisette en bois, à l’abri des regards, sommeille la précieuse relique. Treize pages dactylographiées, la dernière étant réservée aux signatures : à droite pour la délégation allemande, à gauche, celles des Alliés. Trente-quatre clauses réparties entre sept chapitres figurent au document. Elles évoquent, entre autres, la sécurité des frontières, l’occupation de la Rhénanie, le retrait des troupes allemandes, l’indemnisation des dommages de guerre, la livraison d’armes par l’Allemagne ou encore les clauses navales, demandées par l’Angleterre pour lui assurer la maitrise des mers.

 

L’armistice de 1918 © Service historique de la Défense

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« L’armistice n’est pas un traité de paix ni une capitulation, c’est un cessez-le-feu. C’est-à-dire qu’à partir du moment où le cessez-le-feu est signé, on arrête les combats dans les conditions qui sont indiquées dans le document. Le traité de paix viendra plus tard, avec le Traité de Versailles en juin 1919 (…). Finalement, aujourd’hui, dans l’esprit des Français, il est le document qui marque la fin de la guerre. D’ailleurs, la fin de la Première Guerre mondiale est commémorée le 11 novembre et non en juin », souligne Cécile Bosquier-Britten.

L’armistice est signé en deux exemplaires : un pour les Alliés, un pour les Allemands. L’exemplaire français est aujourd’hui l’ultime document, l’allemand étant porté disparu ou détruit.

Le contexte de la signature

11 novembre 1918. Forêt de Compiègne, en France. Réunies dans la petite clairière de Rethondes, les deux délégations françaises et allemandes s’apprêtent à signer l’Armistice. L’endroit est isolé, calme, afin de préserver une atmosphère propice aux négociations, selon le souhait du maréchal Foch, commandant en chef des armées Alliées. Dans un wagon-restaurant aménagé, ce dernier est accompagné du Général Weygand, major général des armées Alliées, de trois officiers de l’état-major et de l’Amiral Wemyss, premier Lord de l’Amirauté qui représente la Marine anglaise. Côté allemand, le président de la délégation, le ministre d’État Matthias Erzberger est accompagné du général von Winterfeldt et du comte von Oberndorff, diplomate qui représente le ministère des Affaires étrangères. Le capitaine de Vaisseau Vanselow représente quant à lui la Marine allemande. Deux interprètes assurent en outre les traductions des échanges.

 « À l’automne 1918, après quatre ans de combat, l’armée allemande est militairement très affaiblie. Elle accumule défaite sur défaite, ses alliés se retirent. Le gouvernement allemand demande alors le 4 octobre 1918, par l’intermédiaire du représentant des armées Alliées, le président américain Wilson, d’entamer des négociations d’armistice. » - Cécile Bosquier-Britten, chef de la division guerre et armée de Terre au SHD de Vincennes.

L’armistice est signé à cinq heures du matin. Le cessez-le-feu est effectif sur le front à 11 heures, entraînant dans toute la France une volée de cloches et de clairons. Le pays fête la victoire, d’autres pleurent leurs morts ou leurs disparus. Le bilan humain est très lourd : 20 millions de morts et des millions de blessés.

© Ministère des Armées/SGA/COM

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