La ville de Nantes, ce n’est pas la porte à côté. La distance n’a pourtant pas découragé ces quatre amis, bien décidés à assister au défilé. Arrivés la veille au soir, ils repartiront vers la cité des Ducs le jour même, avec le sentiment du devoir accompli. « C’est important d’être ici pour honorer les valeurs françaises. L’ambiance, les tenues, vivre un tel événement sur place est complètement différent. »

Pour ces deux amies chinoises, le 14 Juillet était un événement à ne pas rater, même en plein « road trip ». Encore à Berlin la veille, elles n’ont pas hésité un seul instant avant de se rendre dans la capitale et vivre cette grande journée. « On est tellement excitées de se trouver face à l’Arc de triomphe et de voir autant de drapeaux français. Une fête nationale, c’est toujours important pour se remémorer l’histoire et montrer ses capacités militaires. »

Pompier de Paris depuis 19 ans, Christophe en est déjà à son troisième défilé. Comme l’année dernière, il va descendre les « Champs » accompagné de son Berger belge malinois de six ans qu’il ne quitte jamais. « Il est toujours avec moi, que je sois à la brigade ou bien à la maison. »

Elles sont venues des quatre coins du pays pour le voir défiler, tandis que lui a dû traverser l’océan Atlantique. Une « fierté » pour la mère, qui a vu son fils, alors première classe sur les Champs-Élysées en 2000, passer cette année avec ses barrettes de capitaine. Stationné en Guadeloupe, il ressent toujours « la même émotion », après presque 23 ans de service.

Certains n’hésitent pas à se parer de leur plus belle tenue, à l’image de ce couple arrivé à 6h30 pour ne rien rater du spectacle. « C’est un grand jour pour toute la France. Nous sommes ravis de voir tous les différents corps d’armée qui défendent la nation. Avec la guerre en Ukraine, la défense revient au premier plan. »

Nous fêtons cette année les 400 ans de la création des troupes de marine par le cardinal de Richelieu. Une date célébrée au son de la cornemuse maniée par le caporal-chef de première classe Loïc. « J’en jouais déjà dans le civil au moment de m’engager, il y a 26 ans maintenant. » Le sonneur de cornemuse devra tout de même laisser son instrument le temps de défiler, aux côtés de ses camarades du 3ᵉ régiment d'infanterie de marine (Vannes).

Eh oui, trouver un bon emplacement demande une motivation certaine… et d’avancer un peu l’heure du réveil.  Ces habitants de Bourg-en-Bresse (Ain), qui passent la semaine à Paris, n’ont pas fait les choses à moitié en arrivant à 4h30. « On ne savait pas trop comme l’événement était organisé alors on est venus très tôt, un peu trop même. Il y a beaucoup d’agitation. Ça change de la télé, là on voit l’envers du décor. »

Le caporal-chef de première classe Vincent ne va pas défiler cette année. En revanche, le maître-bouc remporte un franc succès auprès des militaires et journalistes, venus saluer le bouc Mansour, mascotte du 41e régiment de transmissions, basé à Douai (Nord). « C’est une grande première pour lui. J’attends de voir comment il va se comporter au moment du passage de la Garde républicaine. » L’histoire ne dit pas si les chevaux ont effrayé ou pas l’animal de race alpine.

Sa tête dépasse au milieu de la foule compacte. Juché sur les épaules de son père, Mady, quatre ans, est aux anges. « C’était sa surprise du matin. Il ne savait pas du tout que j’allais l’emmener ici. Il adore tout ce qui porte un uniforme. » Une manière aussi, pour le papa, de « rendre hommage aux gens qui nous protègent et nous assistent jour et nuit. Grâce à eux, on peut dormir tranquille ».

Ces quatre étudiants du lycée militaire de Saint-Cyr-l'École affichent un grand sourire, et pour cause. Ils ont été sélectionnés pour participer au tableau final et représenter leur lycée. « C’est une grande chance et un honneur d’être à côté de tous ces militaires. On a vraiment le sentiment de compter et de se sentir utile. »