Si l’espace d’un instant, vous souhaitez ressentir les sensations d’un pilote de Rafale ou d’un hélicoptère de combat, le ministère des Armées vous accueille sur son stand au salon du Bourget. Quatre modèles d’avion et deux d’hélicoptère sont exposés pendant les sept jours de l’évènement, pour que chaque visiteur puisse s’assoir dans le bac des pilotes.

Au-delà de cette expérience unique, le salon du Bourget est l’occasion pour le ministère des Armées d’exposer ses matériels qui lui permettent d’agir dans les airs et dans l’espace. Les visiteurs pourront ainsi observer les drones des armées françaises, les équipements de défense sol-air et les maquettes de satellites… Le stand propose également des animations immersives « gamifiées » ainsi que des rencontres avec les hommes et les femmes qui élaborent et utilisent les matériels exposés.

L’importance de la troisième dimension pour toutes les opérations militaires constitue le fil rouge de ce stand de 3 000 m².

Qu’est-ce que la troisième dimension ?

La troisième dimension concerne toutes les couches situées au-dessus de la surface terrestre :

• L’espace aérien
• La très haute altitude
• L’espace

Chaque Etat exerce une souveraineté complète et exclusive sur l’espace aérien au-dessus de son territoire, incluant les eaux territoriales jusqu’à 12 milles des côtes. Au-delà, s’étend l’espace aérien international.

La « très haute altitude » se situe environ entre 20 et 100 km au-dessus de la surface terrestre. C’est la zone où évoluent désormais les ballons atmosphériques, les drones de très haute altitude ou les missiles hypersoniques. Elle est difficile à surveiller et à contrôler puisque la réglementation du trafic aérien s’arrête à 20 km au-dessus du sol. 

Enfin, la ligne Karman définit la frontière entre l’atmosphère terrestre et l’espace. Elle correspond à l’altitude approximative où la densité de l’air devient suffisamment faible pour qu’un satellite puisse être placé en orbite. Cette frontière n’a pas de définition juridique internationale et ne peut donc pas être fixée précisément. Mais la Fédération aéronautique internationale la situe à 100 km au-dessus de la surface terrestre.

Pourquoi la troisième dimension est-elle au cœur des opérations ?

Depuis le début du XXe siècle, la maitrise de l’air est un facteur déterminant dans la conduite des opérations militaires, au point d’être considérée comme un préalable à la victoire. La liberté d’action dans l’espace aérien permet de réduire les capacités des forces adverses. De son côté, en fournissant une meilleure connaissance de la situation au sol, l’espace intervient en appui de toutes les opérations militaires.

Dans un environnement stratégique incertain où le retour de la haute intensité devient possible, la lutte pour la supériorité aérienne et spatiale est une réalité que le ministère des Armées doit prendre en compte. Dans l’espace aérien traditionnel, il s’agit pour la France d’être en mesure de conserver sa liberté d’action face à des compétiteurs aux capacités équivalentes. Au niveau de la haute altitude, il s’agit de se donner les moyens de comprendre ce qu’il s’y passe et d’agir en cas de menace. Enfin, alors que l’espace est le théâtre d’un déploiement de capacités militaires offensives et défensives, la France veut être en mesure de répondre en cas d’agression ou d’actes inamicaux à son égard.    

Gagner la supériorité aérienne dans la troisième dimension doit donc permettre de dissuader un adversaire de mener une action agressive et ainsi de « gagner la guerre avant la guerre ^[1] ».

^[1] Vision stratégique du chef d’état-major des armées (général Thierry Burkhard)