Battle Lab Terre : catalyseur d’innovation pour l’armée de Terre
Le Battle Lab Terre, bras armé de l’innovation ouverte de l’armée de Terre, explore les technologies civiles pour en faire des atouts militaires. Entre tests sur le terrain et challenges comme CoHoMa (Cohérence Homme-Machine), il accélère l’intégration de solutions innovantes au service du soldat. Explications avec son directeur, le colonel Thomas Brucker.
Dans un contexte où la technologie devient toujours plus performante, l’armée de Terre a constitué une équipe chargée de détecter les innovations du domaine civil qui pourraient être utiles pour ses soldats. C’est le Battle Lab Terre, une équipe d’une vingtaine de personnes — soldats, civils, réservistes — créée en 2019. « Un véritable accélérateur d’innovation », a affirmé le colonel Thomas Brucker, chef du groupement innovation et directeur du Battle Lab Terre, lors du point presse du ministère des Armées du jeudi 29 avril 2025. Avec une montée en puissance prévue jusqu’à 30 personnes en 2026, le Battle Lab Terre constitue une interface dynamique entre innovation civile et besoins militaires.
Le Battle Lab Terre repose sur l’idée d'innovation participative. « Tous les soldats sont des innovateurs. Ils connaissent leur métier, peuvent avoir des propositions ou des innovations », souligne le colonel Brucker. Cela représente chaque mois environ 20 à 30 propositions d'innovation. Cette équipe s'engage également dans l'exploration de solutions techniques issues du secteur civil, comme dans l'agriculture, le sport ou l'automobile. Cette démarche est originale car « elle part d'une opportunité technologique pour trouver un crédit d'usage pour le soldat de l'armée de Terre », poursuit le colonel et renforce ainsi le dispositif d'innovation de défense.
Parmi les exemples marquants figure celui du moteur de bateau sans hélice, développé par la start-up française FinX. Issu du domaine de la plaisance, ce moteur bio-inspiré, silencieux et sécuritaire, reproduit le mouvement ondulatoire d’une méduse via une membrane souple. Il est actuellement testé à Angers et en Guyane pour évaluer son potentiel en zones sensibles. « Il s’agit là d’une innovation technique prometteuse, qui pourrait répondre à nos besoins spécifiques en opérations fluviales ou littorales », souligne le colonel Brucker.
Au-delà des évaluations ponctuelles, le Battle Lab Terre organise des événements structurants, comme le challenge CoHoMa, dont la troisième édition se tiendra du 6 au 28 mai prochains. Ce challenge, tactique et immersif, place des équipes mixtes — écoles d’ingénieurs, start-ups, instituts de recherche, grands groupes — face à des missions réalistes impliquant drones, robots et systèmes de commandement. « Il s’agit de rapprocher l’innovation des contraintes opérationnelles, loin du confort des salons d’exposition », affirme le colonel. L’événement s’inscrit aussi dans une dynamique plus large de coordination avec d’autres entités ministérielles, comme l’Agence de l’Innovation de Défense, la Direction générale de l’armement ou le Commandement du combat futur. La mission de cette édition : tenir le terrain et maintenir le contact, sur une durée prolongée.
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