Comment le Service de santé des armées accompagne le blessé psychique
Le médecin en chef Charles Gheorghiev, professeur et chef du service de psychiatrie de l’hôpital national d'instruction des armées Sainte-Anne de Toulon, a présenté l’accompagnement des armées pour les blessés psychiques, lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées, à la veille de l’inauguration de la cinquième maison Athos.
Le militaire, car il fait la guerre, est confronté à des situations traumatiques. « Le métier des armes s’articule autour de risques liés à l’activité opérationnelle. Le militaire s’expose au risque de la blessure, celle du corps (la blessure physique) ou de l’esprit (la blessure psychique), voire au risque de la mort », explique le médecin en chef Charles Gheorghiev. « Qu’est-ce qui provoque alors le traumatisme ? La confrontation à un impensable, celui de sa propre mort ou celle d’un camarade », poursuit-il.
Un mot d’ordre : accompagner les blessés
Ce métier demande des sacrifices. C’est pourquoi le Service de santé des armées (SSA) porte une attention particulière et concrète sur la prise en charge des blessés, physiques comme psychiques. « Le traumatisme psychique marque un avant et un après chez le sujet. Les conséquences sont multiples et douloureuses, pour lui et sa famille », souligne le médecin en chef. Le mot d’ordre est donc l’accompagnement : « c’est-à-dire faire un bout de chemin ensemble, le temps qu'il faudra. »
La première mesure consiste à détecter ces types de blessés dans les forces. « Cela passe par la proactivité des acteurs de soins […], conformément à un principe de présence qui gouverne notre doctrine de soutien médico-psychologique. Il s'agit d'être là, présent, disponible, accessible, aux côtés de nos militaires, tant dans leur quotidien qu'à l'occasion de leur mission opérationnelle, indique le médecin en chef Charles Gheorghiev. Une chaîne de soutien médico-psychologique se déploie ainsi, où concourent les différents acteurs du SSA (opérateurs de sauvetage, infirmiers, médecins des forces, psychologues, psychiatres...), depuis la zone de conflit jusqu'au territoire national. »
Les maisons Athos : placer le militaire au centre de son parcours et de sa reconstruction
L’accompagnement proposé suit ensuite une logique de parcours structuré. « Il vise à prendre en compte les différentes dimensions consécutives à un traumatisme psychologique, même si ce parcours reste évolutif au gré des besoins », confie le médecin en chef. La réparation et la reconnaissance sont alors des étapes clefs dans le processus de guérison. « La reconnaissance des blessés psychiques est au cœur de la dynamique de réhabilitation. Les maisons Athos1 en sont un des visages. Quel est l'enjeu ici ? Restaurer un sentiment d'appartenance mis à mal par la blessure psychique qui isole et coupe le sujet dans sa relation à l'autre et au monde. »
Cette prise en charge monte en puissance, comme l’illustre l’inauguration, vendredi 31 janvier, de la cinquième maison Athos, par Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
1 Dispositif d’accompagnement psychosocial pour aider les soldats blessés psychiques à se réintégrer socialement et professionnellement.
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