« Les derniers hommes » : Antonio Lopez, de légionnaire à acteur

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 20 février 2024

Antonio Lopez, un ancien légionnaire et formateur forêt en Guyane, apparaît à l’écran pour la première fois dans Les derniers hommes. Réalisé par David Oelhoffen, ce film offre une immersion totale aux côtés de légionnaires. Antonio Lopez nous dévoile les coulisses du tournage et ses impressions en tant qu’acteur et conseiller militaire.

Antonio Lopez, qui joue le rôle d’Alvarez dans Les derniers hommes, lors de l’entretien. © Antoine Delaunay / Ministère des Armées

Vous jouez le légionnaire Alvarez dans Les derniers hommes. Pouvez-vous nous parler de ce rôle et de ce que vous avez ressenti en vous voyant à l’écran ?

Antonio Lopez : Je n'ai pas vu Alvarez, j'ai vu un légionnaire. Je ne me voyais pas comme un acteur et je ne voulais d’ailleurs pas contribuer au film. Mais le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, mon ancien commandant d'unité au 2e régiment étranger de parachutistes, appuyait la demande de la production. Je l’ai donc prise comme une mission.

Au départ, j’étais le conseiller militaire du film. Puis, le réalisateur a souhaité que je devienne acteur. Je lui ai répondu : « C'est une façon de rendre hommage, pas seulement aux légionnaires, mais à tous les militaires français qui sont morts dans ces circonstances et qui étaient sous l'anonymat. »

Extrait du film Les derniers hommes, sorti au cinéma le 21 février 2024. © P.Chauvel, Galatée films

En tant qu’acteur et conseiller militaire, quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

C'est à peu près comme à l'armée. C'est la même méthodologie. C'est une mission que l'on prépare. Ce qui change, c'est le commandement. Contrairement à un chef militaire, le réalisateur ne délègue pas ses missions, c'est donc un peu plus complexe. Mais la capacité à réagir est la même. En tant que conseiller militaire et acteur, la plus grosse difficulté était de tout surveiller au même moment.

Je n’aidais pas seulement les acteurs à s’exprimer ou à se déplacer comme des militaires, mais surtout à ce qu’ils puissent transmettre des émotions à travers leur regard. C'est ce qu’il leur manquait au début. Le réalisateur contrôlait le langage et moi, je contrôlais plus particulièrement le regard. Un légionnaire ne s'exprime pas bien, mais il s'exprime avec son regard. Selon moi, c'est ce qui comptait le plus. J'insiste, le film ne rend pas seulement hommage aux légionnaires, mais à tous les militaires français morts là-bas.

Justement, quels conseils donniez-vous aux acteurs pour changer leur regard ?

Parfois, je les prenais individuellement et je disais : « OK, là, tu penses comme un acteur. Là, essaie de réfléchir comme un militaire, comme un légionnaire en difficulté. » Pour améliorer leur jeu d’acteur, j’ai proposé au réalisateur d’effectuer un stage au Centre d’entraînement en forêt équatoriale. Cela leur a permis de se former rapidement. A l’armée, quand nous voulons apprendre quelque chose, quelle est la méthodologie ? Une instruction commando. C’était nécessaire pour toute l’équipe.

Vous reconnaissez-vous dans le personnage d’Alvarez ?

Je reconnais tous les personnages. Je les ai tous eus comme instructeur ou comme chef de section, même les plus méchants (rires).

Le général Thierry Burkhard était présent à l'avant-première du film à l'École militaire de Paris. Quelle a été votre réaction ?

Je le suis beaucoup sur les réseaux sociaux. C’est toujours un grand plaisir de le revoir, c’est un retour dans le passé. C’était aussi beaucoup d'émotions et je pense que c'était réciproque.

Recueilli par Margaux Bourgasser

Les derniers hommes, c’est quoi ?

9 mars 1945 : l’armée japonaise lance un assaut foudroyant contre les troupes françaises en Indochine. Traquée par l’ennemi, une colonne de légionnaires déjà affaiblis s’élance au cœur de la jungle pour rallier les bases alliées à plus de 300 km.

Grand entretien : Antonio Lopez, de légionnaire à acteur dans "Les derniers hommes"

© Ministère des Armées

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