Juste avant le réveillon, Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu sont dans le désert jordanien les 21 et 22 décembre sur la BAP au Levant aux côtés des troupes françaises déployées dans le cadre de l’opération Chammal.

Les militaires français présents sur cette base temporaire participent à la coalition internationale anti-jihadiste baptisée Inherent Resolve. Lancée en 2014, elle est coordonnée par les États-Unis et centrée sur l'Irak. Elle rassemble 80 nations et cinq organisations. Environ 600 militaires français sont ainsi mobilisés dans la région dans le cadre de Chammal, qui constitue le volet français de cette coalition. « En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés présents sur le théâtre, la France apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre le groupe État islamique sur leur territoire », rappelle l'Élysée.

Les forces françaises déployées au Levant via Chammal sont pleinement intégrées dans cette coalition internationale. Des officiers français sont présents au sein des différentes structures de niveau stratégique, opératif et tactique. La France participe ainsi activement à l’élaboration de la stratégie militaire contre Daech. Par ailleurs, l’interopérabilité des 80 nations permet d’optimiser et de démultiplier les effets sur le terrain.

Déployée depuis 2014, la France paye un lourd tribut en Irak. Cette force a été endeuillée en août par la mort de trois militaires en seulement dix jours. Le sergent Nicolas Mazier, du commando parachutiste de l’air n°10, engagé dans une opération de reconnaissance en appui des forces irakiennes, a été mortellement touché lors d'un échange de tirs avec des jihadistes. Avant lui, l'adjudant Nicolas Latourte, du 6^e régiment du génie, est décédé en marge d'un exercice d'entraînement, tandis que le sergent Baptiste Gauchot, du 19^e régiment de génie, a perdu la vie dans un accident de circulation.

Des activités de conseil, d’assistance et d’autonomisation

Les missions de Chammal ont évolué vers des activités de conseil, d’assistance et d’autonomisation. Elles s’illustrent à travers les piliers « appui » et  « conseil ».

Le pilier « appui »

Avec les composantes aériennes et navale, les armées conduisent des missions d’appréciation de situation, de reconnaissance et d’appui aux forces locales pour neutraliser les capacités militaires résiduelles de Daech.

• les Rafale de la base aérienne projetée participent régulièrement à des missions Partner Nation Integration aux côtés d’avions de chasse irakiens, jordaniens et américains avec des contrôleurs au sol ;
• le Groupe aéronaval (GAN) a été engagé à huit reprises entre janvier 2015 et décembre 2022. Articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, il a renforcé l’action des aéronefs de l’armée de l’Air et de l’Espace ;
• le volet maritime est aussi assuré par la présence quasi continue d’une frégate en Méditerranée orientale, dans le golfe Arabo-Persique ou bien par la présence du GAN. Les bâtiments de la Marine nationale renforcent l’appréciation autonome de situation de la France.

Au total, depuis 2014, plus de 1 570 frappes ont été réalisées et ont permis de détruire plus de 2 400 objectifs en Irak ou en Syrie.

Le pilier « conseil »

• l’étroite collaboration entre les forces locales et internationales a permis d’étoffer les compétences tactiques des unités irakiennes et ainsi de développer leur autonomie opérationnelle ;
• la coalition propose ses conseils aux hautes autorités militaires irakiennes dans les domaines de la planification et de l’emploi des forces armées.