L’armée française face au cybercombat de haute intensité

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 01 mai 2025

Le cyberespace est devenu le cinquième milieu de conflictualité. Pour faire face à ces menaces, Defnet est l’exercice annuel majeur de la cyberdéfense, piloté par le Commandement de la cyberdéfense (Comcyber). Cette année, il s’est déroulé du 17 au 28 mars 2025 dans toute la France.

Illustration de l’exercice Defnet. © Comcyber/Défense

Les articles sont tirés d'Esprit défense n° 15 (mai 2025), consacré à la préparation à la haute intensité.

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L’édition 2025 avait pour objectif « d’éprouver la capacité du Comcyber et des armées à faire face à de multiples incidents cyber dans le scénario d’un engagement de haute intensité », comme l’explique le colonel

Grégory Zeiger, chef des opérations à l’état-major du Comcyber. En effet, en cas de conflit armé, les missions portées par les cybercombattants sont indispensables, tant une cyberattaque peut avoir des conséquences directes sur le champ de bataille.

Un scénario fictif, mais réaliste

« Nos scénarios se nourrissent de ce que nous observons dans les conflits modernes », détaille le colonel Zeiger. Ainsi, les cybercombattants ont été plongés dans un conflit entre deux États fictifs, auquel la France devait prendre part dans le cadre d’une alliance internationale. Durant deux semaines, des groupes d’intervention cyber (GIC) ont été déployés dans toute la France pour contrer des cyberattaques – ciblant par exemple des systèmes de lutte antidrone ou des Caïman Marine.

Pour être la plus vraisemblable possible, l’édition 2025 a également intégré la lutte informatique d’influence. Les cybercombattants avaient pour mission de détecter et de contrer des campagnes de désinformation mettant en cause les actions de l’armée française sur le champ de bataille.

Objectifs atteints pour Defnet 2025

Le retour d’expérience de Defnet est très positif, puisque « l’objectif de placer nos cybercombattants dans un contexte opérationnel éprouvant a été atteint », souligne le colonel Zeiger. Avec les industriels, les GIC déployés ont pu s’entraîner sur des systèmes d’armes ou des systèmes d’information employés par les armées, ce qui leur a permis de parfaire la connaissance de ceux-ci. Le colonel Zeiger ajoute que « l’intégration de la lutte informatique d’influence est un point de satisfaction majeur » pour les unités participantes. Ces dernières ont ainsi pu conduire une manœuvre informationnelle réaliste face à un adversaire réactif.

Par Louise Larroque

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