« Avec 17 % de femmes dans leurs rangs, les armées françaises détiennent l’un des taux de féminisation les plus hauts de la planète ». Ce jeudi, à l’occasion du colloque sur la « mixité dans les armées françaises et alliés », la commissaire général Catherine Bourdès, Haute fonctionnaire à l’égalité des droits du ministère des Armées, a dressé, en compagnie des principaux acteurs mixité du ministère, un état des lieux de la place des femmes dans les armées.

Des résultats visibles

Le taux de féminisation dans les armées est actuellement en progression dans tous les corps. A l’heure actuelle, 24 % des lauréats des concours d’officiers sont des femmes. Les métiers militaires sont désormais ouverts à toutes, y compris dans l’ensemble des types de sous-marins depuis 2022. « Preuve que les politiques mises en œuvre en matière de mixité dans les armées ont abouti à des progrès réels. Elles doivent être poursuivies », estime la commissaire générale, Catherine Bourdès.

Ces données sont à mettre en perspective avec celles de nos alliés, notamment allemands et britanniques, où le taux de féminisation demeure en dessous des 13 %. Afin d’engager une dynamique commune, un programme de formation politico-stratégique d’officiers féminins de l'OTAN et des armées alliées a été initié en 2022 : le programme EOGS (European Orientation on Global Security). Son objectif : créer un réseau de femmes militaires en position de responsabilité dotées d'une bonne connaissance des enjeux stratégiques européens. A l’occasion du colloque, le général de division Delbos, représentant de la Direction de l’enseignement militaire supérieur, a reçu des mains du représentant du chef d’état-major des armées allemand le flambeau du programme EOGS qu’organisera le ministère en novembre prochain.

« Une nécessité opérationnelle »

Le chef d’état-major des armées, le général d’armée Thierry Burkhard, a également présenté la vision française de la mixité. Une nécessité « opérationnelle » selon lui qui doit « nous permettre de gagner la guerre avant la guerre ». Il a ensuite reconnu l’importance des rôles modèles féminins afin de montrer les possibilités ouvertes aux femmes dans les armées.

Un nouveau plan mixité

Cette journée a aussi été l’occasion de rappeler que les travaux de renouvellement du plan mixité ont été lancés avec l’ensemble des acteurs. Le plan actuel, lancé en 2019, arrive à son terme. En quatre ans, il a permis selon Thibaut de Vanssay, directeur des ressources humaines du ministère, de prendre des « mesures visant à améliorer le recrutement. Des actions concrètes ont été entreprises, mais il est essentiel de maintenir l’effort, notamment en termes d’attractivité et de fidélisation. En 2023, notre résultat de 94 points sur 100 à l’index de l’égalité professionnelle témoigne de nos progrès », a-t-il ajouté.

En novembre 2023, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a ainsi confié à des chercheurs du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, la responsabilité d’une vaste étude qualitative, visant à mieux cibler les enjeux liés à la mixité dans les armées et permettant une compréhension fine des ressorts respectifs de l’engagement et du désengagement, notamment féminin.

Ce travail, mené durant le 1^er semestre 2024, sera complété par des études quantitatives internes menées par les services de la Direction des ressources humaines et des DRH d’armées ainsi que par un benchmark couvrant les principales armées alliées et les travaux du ministère de l’Intérieur. Les résultats de ces enquêtes permettront d’élaborer le plan mixité 2024.