« Après sa Libération, la Corse devient la tête de pont la plus septentrionale du front méditerranéen » (3/3)

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 04 octobre 2023

4 octobre 1943. Il y a 80 ans, la Corse était définitivement libérée. De par sa position stratégique, l’île de beauté a alors grandement facilité la suite des opérations contre les nazis, aussi bien en Italie, en Provence qu’en Allemagne. Explications avec Sylvain Gregori, conservateur du musée de Bastia.

Après la libération de la Corse, des Ajacciens lisent le nouvel ordre de mobilisation. © Service historique de la Défense, Vincennes.

Une fois sa libération acquise, comment la Corse s’est-elle insérée dans le dispositif allié ?

Elle l’intègre très rapidement. Dès la fin octobre 1943, plusieurs régiments français d’Afrique du Nord débarquent sur l’île. A partir du mois de novembre, c’est au tour des forces alliées - surtout des Américains mais aussi des troupes issues du Commonwealth. Près de 50 000 hommes au total, c’est donc assez conséquent ! Plus globalement, la Corse devient la tête de pont la plus septentrionale du front méditerranéen. Elle possède en effet une position stratégique idéale. Grâce à la quinzaine d’aérodromes aménagés sur son territoire, l’aviation peut harceler quasi quotidiennement les Allemands sur le front italien. Les avions français, américains et anglais en profitent aussi pour effectuer des bombardements en France continentale, voire jusqu’en Allemagne. En dehors de ces raids aériens, la Corse sert aussi de point d’appui naval à des opérations commandos menées dans le sud de la France ou bien en Italie.

Comment ses habitants ont-ils concrètement participé à l’effort de guerre ?

La Corse est le seul département français métropolitain à avoir connu deux mobilisations lors du conflit. La première a bien sûr eu lieu en 1939 au déclenchement de la guerre. La seconde intervient à partir de novembre 1943.  Vingt-deux classes d’âge vont alors servir dans l’armée de Libération. Cela équivaut à 12 000 hommes, soit presque une division ! Beaucoup serviront dans le Corps expéditionnaire français durant la campagne d’Italie puis au sein de l’armée B lors du débarquement en Provence. Viendront ensuite la libération de la France et la campagne d’Allemagne jusqu’à Berlin.

Justement, en quoi la Corse a-t-elle servi de tremplin dans la réussite du débarquement provençal ?

L’île joue un peu le rôle de base arrière. Le 15 août 1944, une bonne partie des troupes et des navires alliés rejoint les côtes provençales depuis la Corse. Quelques semaines plus tôt, son emplacement géographique avait aussi été un atout de poids lors de l’opération Brassard. Certes, la conquête de l’île d’Elbe, du 17 au 19 juin 1944, n’est pas vraiment restée dans les mémoires. Elle a pourtant été réalisée par les forces françaises parties de Corse, appuyées par un dispositif naval et aérien allié.

80 ans de la libération de la Corse : un récit en trois actes

Voir le dossier

Contenus associés