SCAF – Un chantier en cours, une ambition intacte
Lors de sa première visite officielle à Berlin, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et son homologue allemande, Christine Lambrecht, ont réaffirmé la volonté de la France et de l’Allemagne « d’aller jusqu’au bout du Système de combat aérien du futur (SCAF) ». Retour sur un chantier majeur pour construire la force aérienne de l’avenir.
A l’issue d’une rencontre bilatérale organisée à Berlin, les deux ministres ont déclaré devant la presse, le 22 septembre, que le SCAF constituait « un projet prioritaire » et qu’il devait aboutir. Ils ont ainsi annoncé que les industriels finaliseront prochainement un cahier des charges techniques – le Statement of work (SOW) – pour préciser les tâches prévues au titre du contrat. « Cela permettra de lancer les travaux des trois prochaines années » a précisé le ministère des Armées dans un communiqué diffusé à la suite.
Lancée par la France et l’Allemagne en 2017, la coopération SCAF s’est élargie à l’Espagne en 2019. Elle a pour principe de développer un ensemble de systèmes d’armes interconnectés. Au cœur de ce système des systèmes, un aéronef de combat de nouvelle génération interagira avec des drones et pourra mobiliser de multiples capacités aériennes, navales, terrestres ou spatiales, grâce à l’Intelligence artificielle et à un cloud de combat. Utilisant des technologies de pointe, le SCAF fera donc pleinement entrer nos forces aériennes et aéronavales dans l’ère du combat collaboratif et leur permettra de maintenir leur supériorité opérationnelle.
Ce projet considérable rassemble de nombreux industriels dans les trois pays. A ce stade, les principaux acteurs impliqués sont Airbus, Dassault Aviation, FCMS, Indra, ITP, MBDA, MTU, Safran, Satnus et Thales. Vu l’ampleur des enjeux et la complexité de la tâche, il est normal que ce chantier puisse traverser, à l’occasion, certaines « difficultés de calage » selon les termes du ministre des Armées lors de son audition devant le Sénat en juillet 2022.
Horizon 2040
Mais le SCAF constituera bien l’un des piliers de notre défense à l’horizon 2040. En juin dernier, la France, l’Allemagne et l’Espagne ont ainsi signé un Statement of intent (SOI) par lequel elles ont déjà réaffirmé leur volonté de poursuivre le projet. Leur persévérance trace un chemin par-delà les obstacles.
Contenus associés
CaMo : une coopération franco-belge innovante pour l'Europe de la défense
Le partenariat capacité motorisée, plus connu sous le nom de CaMo, représente une étape majeure dans la coopération militaire entre la France et la Belgique. Entré en vigueur le 21 juin 2019, cet accord intergouvernemental vise à renforcer l'interopérabilité des forces terrestres des deux pays et à contribuer à la construction d'une Europe de la défense plus solide et unie.
12 juin 2025

Europe de la défense : le réveil a sonné
Depuis la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine en 2022, puis l’imprévisibilité de l’Allié américain engendrée par l’administration Trump, l’Europe de la défense s'impose comme la priorité stratégique du continent. Mais que ces mots recouvrent-ils, concrètement ? Et quelles sont les avancées sur ce sujet ?
09 mai 2025

Europe de la défense : une prise de conscience à l’échelle du continent ?
Autonomie stratégique européenne, livre blanc, « ReaArm Europe » … Alexandre Escorcia, chef du service « Europe, Amérique du Nord et action multilatérale » de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie, a fait un point d’étape sur la mise en place d’une Europe de la défense, ce vendredi 28 mars, lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. Les grandes lignes de son intervention.
28 mars 2025
