Qatar : confirmer la dynamique positive de la relation de défense franco-qatarienne

Arrivé le lundi 17 juillet à Doha, le ministre des Armées a débuté sa visite par un échange avec l’émir de l’État du Qatar, Tamim Bin Hamad Al-Thani. Les discussions ont porté sur le renforcement du partenariat stratégique franco-qatarien, fondé sur une coopération à la fois diplomatique, opérationnelle et industrielle.

Le ministre des Armées s’est ensuite rendu sur la base aérienne (BA) de Dukhan où il était attendu par le ministre d’État aux affaires de défense, Dr. Khalid ben Mohammed Al-Attiyah. Les deux ministres ont évoqué le développement des interactions opérationnelles entre les armées des deux pays et les nouveaux projets pour nourrir la coopération capacitaire.

L’emprise militaire, située à l’est du pays, abrite les 36 avions de combat omnirôles de Dassault Aviation, livrés par la France entre 2019 et 2022. Ce « contrat Rafale » est un point central de la relation de défense entre les deux pays. Mais un partenariat de défense ne repose pas uniquement sur des contrats industriels. C’était là tout l’enjeu de ce déplacement : renforcer la convergence stratégique entre la France et le Qatar au-delà des équipements. Les exemples allant dans ce sens ne manquent pas. La preuve : les rotations des avions de transport C-17 Globemaster III qataris en appui des armées françaises lors du désengagement de l’opération Barkhane.

Irak : œuvrer pour la stabilité régionale

Mardi 18 juillet, le ministre des Armées s’est ensuite rendu en Irak. L’objectif de ce déplacement était de réaffirmer l’engagement continue de la France dans la lutte contre le terrorisme et face aux nouvelles menaces. A Bagdad, Sébastien Lecornu a notamment rencontré son homologue Thabet-al-Abbassi, le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, ainsi que le commandant de l’opération Inherent Resolve (OIR) 1.

80 formateurs français pour former 2 100 militaires irakiens

Depuis octobre 2022 et l’arrivée au pouvoir du chef du gouvernement irakien, al-Soudani, le pays connait une période de stabilité politique inédite. Malgré tout, les défis des Irakiens restent nombreux : terrorisme, trafics de drogues, perméabilité des frontières nationales… Les autorités irakiennes s’attachent à renforcer la souveraineté de leur pays et en particulier la protection de leur espace aérien. Ce changement assumé implique de bâtir des relations bilatérales solides et diversifiées. Le but : tendre vers la montée en puissance de l’armée irakienne.

Dans ce contexte, le partenariat avec la France est apprécié grâce à son offre en triptyque : formations, entrainements et équipements. « Désormais, nous avons une feuille de route bilatérale à renforcer et à consolider » a précisé le ministre des Armées, évoquant « un cycle de formation unique à venir, que l’on appelle "bataillon du désert" ». La formation de deux ans impliquera 80 formateurs français qui se relaieront « pour permettre de former l’équivalent de cinq bataillons, c’est-à-dire 2 100 militaires irakiens », a détaillé le ministre. Et d’ajouter : « L’initiative ressemble beaucoup aux différentes formations que nous sommes en train d’accomplir actuellement en Pologne, pour les soldats ukrainiens ».

Kurdistan : garantir la stabilité du territoire

Dernier étape de ce déplacement : Erbil, la capitale du Kurdistan irakien autonome. Sébastien Lecornu a été reçu mercredi 19 juillet par Massoud Barzani, président du Gouvernement régional du Kurdistan. Ces dernières années, ce territoire du nord de l’Irak vit sous la menace de frappes iraniennes et turques. Des attaques systématiquement condamnées par la France, signale le Quai d’Orsay. Le ministre des Armées l’a assuré au président Barzani : « Nous continuerons de nous tenir à vos côtés pour la sécurité et l’unité du Kurdistan et de l’Irak ».

1 Opération internationale lancée en 2014. Depuis le 1er janvier 2022, les forces de la Coalition internationale en Irak ne conduisent plus d’opérations militaires au sol.