Wildfire : « Nos navires sont prêts à contrer la menace des drones »
Les attaques en mer Rouge ont démontré l’importance de la menace des drones. Pour répondre à ce défi, la Marine nationale s’entraîne sans relâche. L’exercice Wildfire s’est ainsi tenu du 23 au 26 septembre dernier. Le capitaine de frégate Patrick, directeur de l’exercice et officier entraînement avancé de la Force d’action navale, explique les enjeux d’un tel entraînement.
Combien de navires et d'hommes ont participé à l’exercice Wildfire 2024 ?
Capitaine de frégate Patrick. L'exercice 2024 s'est déroulé en mer Méditerranée, dans les approches de l'Île du Levant et au sud de Toulon. Quatre frégates ont participé, accompagnées d’un engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) de la flottille amphibie et d’un Jaguar du 1er régiment étranger de cavalerie. Trois hélicoptères, un avion de patrouille maritime Atlantique 2, deux Rafale Marine ont également été déployés. Au total, entre 750 et 800 personnes ont contribué à Wildfire.
À quels types de menaces les équipes ont-elles été confrontées lors de cet exercice ?
Wildfire se concentre sur la menace drone. Elle peut être aérienne : dans ce domaine toute une gamme de drones existe, des plus lents aux plus rapides, avec des formes différentes - à hélices, à turbine… Ils peuvent agir seuls ou bien en essaim, comme des abeilles, en partant de la côte ou d’un autre bateau. À ceux-là s’ajoutent les drones de surface ainsi que les drones sous-marins. En tout, 35 drones aériens, 12 drones de surface et plusieurs drones sous-marins ont été mobilisés, sans oublier toutes les munitions qui vont avec.
D’autres menaces que celles déjà existantes ont-elles été développées ?
Pour les trois types de drones, nous avons étudié ce qui existait déjà, en concevant des drones les plus réalistes possible par rapport à ce que nous connaissons, mais pas uniquement. Nous avons construit des engins qu’il sera possible de rencontrer dans les années, voire les mois à venir.
« Notre objectif : toujours analyser le coup d’après afin d’être prêts pour la prochaine mission. »

Ce travail de prospection correspond environ à huit mois pour Wildfire 2024. En ce moment, nous travaillons déjà sur une édition en Bretagne au printemps et sur le Wildfire 2025 qui aura lieu en septembre 2025.
Quels sont les moyens des bâtiments de la Marine nationale pour réagir face à une attaque de drones ?
Toutes les capacités du bateau sont utilisées, à la fois techniques mais aussi humaines. Premièrement, il y a la détection : c’est être capable de repérer la menace, de la classifier. Est-ce un drone ? Son comportement est-il agressif ? Une fois l’identification terminée, il faut ensuite remplir notre mission, c’est-à-dire protéger les bateaux, les unités militaires et empêcher la menace de nuire. Pour cela, nous avons toute une gamme de moyens, allant de la guerre électronique, à l’artillerie, jusqu’aux missiles ASTER.
Ces systèmes d'autodéfense sont-ils adaptés pour contrer ces menaces ?
Notre vocation : adapter en permanence nos systèmes. Nos compétiteurs cherchent toujours à les dépasser ou les contourner. Pour contrer ces derniers, nous nous insérons dans une dynamique réactive pour toujours avoir le coup d’avance. C’est pour cela que nous réfléchissons toujours aux menaces de demain en plus de celles d’aujourd’hui.
De nouveaux moyens ont-ils été testés ?
Oui, des industriels ont embarqué avec nous. L'idée c'est bien d'être dans une dynamique gagnant-gagnant où les industriels réussissent à développer des matériels plus adaptés car ils sont immergés dans le besoin opérationnel. Et nos unités bénéficient de ces incréments de manière immédiate. La preuve : la frégate multimission à capacité de défense aérienne renforcée Lorraine a été déployée trois jours après l'exercice avec de nouveaux équipements tout juste sortis des laboratoires des ingénieurs et testés pendant l’exercice.
Quel bilan tirez-vous de cette édition 2024 ?
Je répondrai par un exemple concret : une frégate déployée a récemment détruit des menaces qui se sont avérées être du même ordre que celles qu'elle avait rencontré dans l'exercice réalisé juste auparavant. C’était la première fois que nous avions à faire à ce type de menaces et l’équipage a su répondre immédiatement. Grâce à cet exercice, nos équipages sont prêts à faire face à ces nouvelles menaces.
Construire la Marine de demain
À l’occasion du salon Euronaval, le ministère des Armées et des Anciens combattants vous propose une série d’articles pour découvrir le renouvellement des matériels de la Marine nationale pour qu’elle puisse faire face à la dégradation du contexte stratégique et au retour du combat en mer.
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