À Limoges, le Caesar dynamise une usine

Avant d’aller en Ukraine ou ailleurs, le Caesar passe forcément par Limoges, où Arquus fabrique une partie du système pour le compte de Nexter. Afin de compenser les envois à Kiev, une ligne de production a été relancée début mars. Objectif : recompléter rapidement les stocks de l’armée de Terre.

Le Caesar passe par Limoges, où Arquus fabrique une partie du système pour le compte de Nexter © Ministère des Armées

Bien cachée sur les bords de la Vienne, l’usine d’Arquus, à Limoges (Haute-Vienne), redouble d’activité depuis début mars. La raison ?

Au milieu de ce site de 15 hectares, le spécialiste français du blindé à roues – il façonne, entre autres, la mobilité (suspension, châssis…) du Griffon et du Jaguar – a relancé une ligne de production pour fabriquer le véhicule porteur et la cabine blindée du canon Caesar. L’industriel répond ainsi à une commande de Nexter.

Objectif : fournir deux fois dix-huit châssis porteurs du canon d’ici à mars 2024, afin de remplacer notamment la trentaine d’exemplaires prélevés sur les stocks de l’armée de Terre au profit des forces ukrainiennes depuis le début de l’agression russe.

Une cadence adaptable

« Pour l’instant, nous sortons un véhicule par semaine environ », se félicite Sophie Rol, la directrice de l’établissement. Une rapidité qui n’est pas due au hasard.

La ligne de production concernée, où une trentaine d’ouvriers environ s’affairent désormais, avait été anticipée en 2021, tout comme les approvisionnements en éléments critiques, en l’occurrence les pièces mécaniques spécifiques.

« L’usine se transforme depuis trois ans. Nous avons devancé les besoins futurs en investissant avant le conflit ukrainien, afin d’obtenir plus de flexibilité, de réactivité et d’efficacité », précise la directrice.

À la clé, la possibilité de coller aux besoins liés à l’économie de guerre et de respecter les délais. Et aussi de faire vivre l’économie locale. Pour maximiser les cadences de cette nouvelle chaîne de production, Arquus a mis en place une école des métiers qui forme aux gestes spécifiques de la production. Au total, un peu plus de 250 personnes travaillent actuellement sur le site limougeaud.

Dossier : « Produire plus et plus vite, le défi ! »

Face au conflit lancé par la Russie en Ukraine, l’industrie de défense française est entrée depuis plusieurs mois en « économie de guerre ». L’objectif : être capable d’assurer un effort dans la durée en cas de nécessité pour nos armées ou au profit d’un partenaire.

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