75 ans de l’Otan : « la mission de défense collective a repris toute sa place »
Du 9 au 11 juillet prochain, les 32 membres de l’Alliance Atlantique fêteront les 75 ans de cette organisation lors du sommet de Washington. À l’occasion du point presse de ce jeudi, le capitaine de vaisseau Thibaut Del Giudice, chef du département Otan et relation transatlantique de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (Dgris) et le colonel Pierre Gaudillière, porte-parole de l’état-major des armées, nous ont présenté la France dans l’Otan.
« Un an après le sommet de Vilnius, qui a acquis un certain nombre d'avancées à la suite du retour de la guerre en Europe, la mission principale de défense collective a repris toute sa place dans l’Otan », introduit le capitaine de vaisseau Thibaut Del Giudice. Alors que la raison d’être de l’Alliance Atlantique était remise en question, l’agression russe sur le sol ukrainien a démontré l’importance de cette organisation, qui s’en est trouvée renforcée. Cette nouvelle donne géostratégique « oblige à un effort de défense important de la part de tous les Alliés, en particulier de la France », explique le chef de département de la Dgris.
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? « Un effort financier autour du critère des 2 % du produit intérieur brut (PIB) à investir dans la défense. Cet objectif est atteint en 2024 et se poursuivra dans les années à venir », souligne le capitaine de vaisseau Thibaut Del Giudice. Mais pas seulement : « il y a aussi un autre critère, moins cité, celui des 20 % de la proportion du budget militaire qui est alloué à la recherche et au développement, ajoute-t-il. Cette part du budget doit être utile et efficace, et ne concerne pas uniquement les capacités mais aussi les ressources humaines, l’entraînement et la formation », poursuit le capitaine de vaisseau. La France dispose d’ailleurs de critères strictes qui guident son processus de développement capacitaire : « le réalisme financier, la sincérité et la crédibilité, ce qui nous permet d'envisager un partage du fardeau qui soit le plus juste possible entre amis », indique-t-il.
La crédibilité passe également par l’interopérabilité entre les Alliés et, plus largement, par de grands exercices communs. « Depuis les années 90, il y a eu de nombreux exercices réguliers au sein de l’Alliance, affirme le colonel Pierre Gaudillière. Mais depuis deux ans, le renforcement de la posture défensive et dissuasive de l'Otan sur le flanc Est a abouti à un agrégat d'exercices significatifs. » Cela s’illustre par l’exercice Steadfast Defender 24, « le plus grand exercice de l’Otan depuis des décennies. Il a rassemblé et mis en cohérence des manœuvres terre, air, mer, à la fois multi-milieux et multi-champs, explique le colonel. Objectif : simuler un déploiement interarmées et interalliés d'envergure avec toutes les composantes des armées et avec des problématiques allant de la logistique au commandement et contrôle (C2). »
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