« Depuis le début de la guerre, la France soutient l’Ukraine. Mais au-delà du court terme, nous devons désormais nous projeter dans la durée et bâtir collectivement un agenda de soutien à l’Ukraine qui prenne en compte tous les scénarios d’évolution du conflit. »  

C’est ce qu’a affirmé le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors de la 6e réunion du Groupe de contact sur la défense de l'Ukraine, qui s’est tenue mercredi 12 octobre au siège de l’Otan, à Bruxelles. Ce groupe consultatif, dit Ramstein, réunit plus de 50 pays à l’invitation du secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd J. Austin. L’objectif de cette nouvelle séance était de discuter des défis que le conflit ukrainien pose en termes de production d'armement. Sébastien Lecornu y a réaffirmé la détermination de la France à poursuivre la livraison d’équipements, de carburant et de munitions à l’Ukraine, mais aussi de participer à la formation opérationnelle des militaires et des équipes de maintenance.

Un « fonds spécial » de 100 millions d’euros

Il a ensuite présenté le nouveau volet du soutien militaire français à l’Ukraine, le « fonds spécial », annoncé par le Président de la République à Prague le 7 octobre. L’accord, signé officiellement jeudi à Bruxelles en marge de la réunion des ministres de l’Otan par Sébastien Lecornu et par son homologue ukrainien Oleksiy Reznikov, prévoit une aide de 100 millions d’euros. De quoi permettre à l’Ukraine, selon les mots d’Emmanuel Macron, « d’acheter directement auprès de nos industriels les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre ».

Ce fonds complète les initiatives prises par l’Union Européenne (UE), notamment la Facilité européenne pour la paix, à laquelle la France participe à hauteur de 450 millions d’euros et dans laquelle l’UE a déjà puisé 2,5 milliards d’euros pour coordonner et financer les dons de matériel militaire des Etats membres. Une somme qui devrait être portée à 3 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année.

Le soutien militaire de la France devrait se poursuivre dans les semaines à venir. Ce mercredi, le Président de la République a rappelé la livraison de six nouveaux canons Caesar à l’Ukraine, en complément des 18 déjà livrés depuis le début de la guerre, ainsi que des radars et des missiles anti-aériens. Une décision qui fait suite à la salve de missiles russes qui a touché plusieurs grandes villes du pays, dont Kiev, en début de semaine.