23 novembre 1944 : Strasbourg est libéré
La nuit s’estompe doucement sur Strasbourg ce 22 novembre. Aux premières lueurs du matin, les soldats de la 2e division blindée (2e DB) pénètrent dans Strasbourg. Après quatre années d’occupation, la capitale alsacienne s’apprête à revivre sous l’étendard tricolore.
À l’aube glaciale du 23 novembre 1944, la ville de Strasbourg s’apprête à connaître l’un des moments les plus marquants de son histoire. Après quatre années sous le joug nazi, la capitale alsacienne est libérée par la 2e DB, appuyée par les soldats américains et britanniques. Cet acte, plus qu’une libération militaire, tient de l’accomplissement d’un serment : celui fait par le général Leclerc à ses hommes, à Koufra, trois ans plus tôt.
Une promesse née dans le désert
Le 2 mars 1941, dans le sable brûlant du désert libyen, le général Leclerc s’adresse à ses hommes après la prise de Koufra : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg. » Ce serment, solennel et lourd de sens, devient une promesse à la France elle-même, à sa dignité retrouvée. Strasbourg, symbole de la lutte pour la liberté, incarne plus qu’une ville.
Cette promesse a guidé la 2e DB à travers les campagnes d’Afrique, de Normandie et de Lorraine. Jusqu’à ce fameux 23 novembre 1944 où elle entre dans Strasbourg, sous la pluie, la neige et le brouillard qui s’abattent sur le territoire.
La reconquête
En novembre 1944, l’Alsace est le théâtre de combats acharnés. Les forces allemandes, retranchées, défendent chaque pouce de terrain dans une tentative désespérée de préserver leur contrôle sur la région. Mais le général Leclerc et ses hommes avancent inexorablement.
À 9h du matin, la 2e DB perce la ligne de défense et entre dans Strasbourg. « Tissu est dans Iode », c’est le message codé, diffusé à la radio aux troupes alliées, qui annonce leur entrée dans Strasbourg. Sur place, à la surprise générale, les véhicules allemands et le tramway circulent normalement. Les réfugiés allemands et les familles de collaborateurs, malgré le message envoyé la veille, sont toujours là.
Les chars avancent, les soldats allemands sont pris de cours. Ils tenteront de résister, mais pas pour longtemps. Les différents quartiers de la capitale alsacienne sont récupérés un par un par les Alliés.
Début d’après-midi, place Kléber, le général Leclerc et ses hommes se tiennent devant la cathédrale de Strasbourg qui se dresse fièrement, immuable témoin de l’Histoire. Emilienne Lorentz, épouse du boucher de la place Saint-Étienne, coud, à la demande des soldats, un drapeau tricolore improvisé. Un morceau de drap blanc, de la peinture bleue et un bout de l’étendard nazi rouge permettent de faire vivre à nouveau les couleurs françaises. À 14h20, Maurice Lebrun, pilote de char du 1er Régiment de Marche des Spahis marocains, grimpe sur la flèche de la cathédrale, drapeau à la main, à plus de 140 mètres de hauteur. Autour de lui, les tirs allemands fusent. Il ne s’arrêtera pas. Au sommet, il hisse le drapeau français.
Le général Leclerc et les membres de la 2e DB ont tenu leur promesse. Le serment de Koufra est respecté.
[Ils ont libéré la France] Épisode 5 - La libération de Strasbourg
Voir la vidéoScènes de liesse
Strasbourg est libéré. Malgré les souffrances et l’annexion de fait par le régime nazi depuis quatre années, la ville Strasbourg est et restera française.
Les civils réservent un accueil triomphal à leurs libérateurs. Les scènes de liesse sont nombreuses. Salutations, remerciements, embrassades, les signes de fraternisation entre la population et les soldats n’en finissent plus et redonnent vie à la capitale alsacienne.
Le 26 novembre, le général Leclerc dirige une prise d’armes place Kléber. Le soulagement est palpable. Dans les rues, des affiches sont placardées : « Habitants de Strasbourg, la France et ses alliés ne recommenceront pas la faute d'hier, l'envahisseur ne reviendra pas. »
L’opération « Nordwind », tentative menée par les Allemands le 1er janvier 1945 pour reprendre le contrôle de la ville, se solde par un échec. Le général Leclerc a vu juste. Les envahisseurs ne reviendront plus dans Strasbourg.
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