60e anniversaire de la panthéonisation de Jean Moulin

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 22 décembre 2024

Le 19 décembre 1964, Jean Moulin devenait lun des symboles les plus puissants de la Résistance française en rejoignant le Panthéon. Lintronisation de Jean Moulin, orchestrée par le général de Gaulle, est marquée par le discours vibrant dAndré Malraux. Retour sur les acteurs et les coulisses de cet événement historique.

Panthéonisation de Jean Moulin : cortège rue Soufflat et arrivée des cendres au Panthéon © René BAIL ; René-Paul BONNET / ECA / ECPAD / Défense

Pourquoi Jean Moulin a-t-il été choisi pour entrer au Panthéon en 1964 ? Comment sa mémoire est-elle passée de l’ombre à la lumière, 20 ans après sa mort ? Et comment cette panthéonisation a inscrit le nom de Jean Moulin dans la mémoire collective ?

Une décision pour la mémoire collective

En 1964, le général de Gaulle veut frapper fort. Cette année symbolique, marquant à la fois les 50 ans du début de la Première Guerre mondiale et les 20 ans de la Libération, nécessite un hommage à la hauteur. Lors d’une réunion décisive, alors que le ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre, Jean Sainteny, présente le programme des commémorations, le général de Gaulle tranche. Il manque quelque chose. Pour lui, il faut un geste grandiose pour clore cette année. Jean Moulin, fondateur du Conseil national de la Résistance, sera ce symbole.

À travers lui, c’est la Résistance tout entière, unifiée et sacrificielle, qui entre au Panthéon. Cette panthéonisation n’est pas un simple hommage : elle inscrit définitivement la Résistance au cœur de la mémoire nationale.

Panthéonisation de Jean Moulin : descente dans la crypte © René BAIL ; René-Paul BONNET / ECA / ECPAD / Défense

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Une cérémonie à la hauteur de lHistoire

Le 18 décembre, l’urne contenant les cendres quitte le cimetière du Père-Lachaise pour être exposée au Mémorial des martyrs de la Déportation, où des milliers de Parisiens viennent se recueillir. Le lendemain, 19 décembre, une cérémonie solennelle se déroule en deux temps. D’abord, un cortège funéraire défile jusqu’au Panthéon, accompagné par la musique funèbre de Chopin. Puis, dans l’immense nef du monument, André Malraux prononce son fameux discours : « Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège… » Ce moment transcende l’hommage individuel pour célébrer toute la Résistance.

Jean Moulin, visage de la Résistance

Ce geste, voulu par De Gaulle, transforme Jean Moulin en figure universelle. Alors que peu de panthéonisations avaient eu lieu depuis 1949, celle-ci frappe par son ampleur. Jean Moulin devient le visage d’un courage collectif, celui de ceux qui choisirent de résister, parfois jusqu’au sacrifice ultime.

Soixante ans plus tard, cette cérémonie résonne encore. En cette année du 80ᵉ anniversaire de la Libération, Jean Moulin demeure ce héros qui rappelle que la liberté est le fruit du combat de l’ombre. En honorant Moulin, de Gaulle a rendu immortelle la Résistance tout entière, celle qui a su, dans le silence et la clandestinité, redonner espoir à la France.

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