Euronaval 2024 : cap sur les enjeux capacitaires de l’aéronautique navale

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 04 novembre 2023

En coordination avec la Direction générale de l’armement, la Marine nationale s’est engagée dans un vaste plan de modernisation sous les Lois de programmation militaire 2019-2025 et 2024-2030. Cette transformation historique, qui se produit tous les 30 à 40 ans, réinvente la flotte pour répondre aux défis futurs. Retour sur les programmes majeurs de l’aéronautique navale.

Un Rafale Marine catapulté au crépuscule en post combustion © Stéphane Dzioba/Marine Nationale/Défense

L’aéronautique navale joue un rôle clé dans la connaissance et la protection des zones maritimes. Dans les prochaines années, elle va connaître un renouvellement majeur de ses moyens au même titre que la force océanique stratégique et la force d’action navale. Cette modernisation permettra de répondre aux enjeux de demain autour de la surveillance, de la défense et du combat aérien.

Aviation embarquée

  • Rafale marine (41) : après l’introduction du standard F4 en 2024, le standard F5 a été récemment commandé auprès des industriels et est attendu en 2030. Ce nouveau modèle, capable d’emporter le futur missile nucléaire hypersonique (ASN4G), sera accompagné d'un drone furtif de combat (UCAV).
  • Avions de guet aérien embarqués (3) : les trois appareils E-2C Hawkeye seront remplacés par trois nouveaux E-2D Advanced Hawkeye dont la mise en service est prévue entre 2028 et 2030. Ces avions intégreront un système de mission et des capteurs de nouvelle génération plus performants. Ils disposeront par ailleurs d’une perche permettant des ravitaillements en vol et donc un accroissement significatif de l’autonomie. Un atout majeur pour augmenter la durée des missions et accompagner la chasse embarquée dans des raids lointains.

La patrouille maritime

  • Avions de patrouille maritime Atlantique 2 (22) : 18 avions ont été rénovés pour rester en service jusqu’en 2035 avec une modernisation complète au standard 6. Il comprend la modernisation de l’avionique, du système de mission, des consoles et capteurs. Alors que les quatre appareils restés au standard 5 seront retirés du service d’ici 2027, le Falcon 10X de Dassault et l’A320neo d’Airbus sont en compétition pour succéder aux Atlantique 2. Une décision est attendue vers 2026 en vue d’une mise en service des futurs avions de patrouille maritime à partir de 2032.
  • Avions de surveillance maritime : dans le cadre du programme AVSIMAR, 12 avions Falcon 2000 Albatros seront livrés entre 2025 et 2032, pour assurer la surveillance maritime et l’intervention. Ils remplaceront progressivement les Falcon 50, qui seront employés à la place des F200 Guardian présents dans le Pacifique depuis 1984. Plus rapides et endurants, ils seront équipés de technologies avancées et appuyés d’un vecteur de type drone MALE (13ème vecteur), ainsi que des pseudo-satellites à haute altitude et de nouveaux services satellitaires.

Hélicoptères embarqués

  • Hélicoptères NH90 Caïman Marine :

La flotte NH90 Caïman Marine a vu son 1er SWR2 arrivé en 2024, augmentant ses capacités opérationnelles. Déployés dans toutes les mers et océans, ils se recentrent sur ses missions de lutte anti sous-marine.

  • Futurs hélicoptères H160M Guépard Marine : notifié en décembre 2021, le programme des Hélicoptères Interarmées Légers (HIL) porte sur la livraison de 49 hélicoptères pour la Marine nationale. Les premiers appareils seront réceptionnés en 2031.

Ce programme permettra une rationalisation des flottes Marine, avec une ambition de maîtrise du coût de possession. En 2039, il n’y aura plus que deux flottes d’hélicoptères de combat dans la Marine : le Guépard (hélicoptère léger) et le Caïman (hélicoptère moyen-lourd), tous deux polyvalents bien que spécialisés dans la lutte antisurface pour le premier et la lutte anti sous-marine pour le second.

Le Guépard est conçu sur une base civile (H160 – Airbus Helicopters), militarisée de façon commune et comprenant de nombreuses synergies entre les versions Terre/Marine/Air (base du système de mission, autoprotection, etc.). Pour autant les besoins inhérents à chaque armée sont pris en compte ; en particulier le traitement contre la corrosion, le radar maritime, et la liaison de données tactique aéromaritime pour la Marine.

En attendant l’arrivée des Guépard, la Marine a recours à des hélicoptères en location et met en service une flotte intérimaire (12 Dauphin N3 et 6 H160) pour limiter les ruptures de capacités opérationnelles. Les décalages successifs du programme et des livraisons fragilisent le biseau planifié avec le Guépard.

Les programmes à venir 

  • Système de combat aérien futur (SCAF) : lancé en 2017 par la France et l’Allemagne, rejoint par l’Espagne en 2019, ce programme prévoit pour 2040 le développement d’un système de combat aérien en réseau, combinant drones et un nouvel avion de combat, le New Generation Fighter (NGF), destiné à remplacer les Rafale et Eurofighter. Le futur porte-avions sera conçu pour intégrer les composantes du SCAF, et la Marine nationale envisage également un futur drone de combat furtif embarqué (UCAV).
  • Systèmes de drones aériens de la Marine : Ces drones aériens embarqués, prévus d’ici 2030, apporteront un appui aux opérations navales, hauturières et littorales de jour comme de nuit. Ces drones offriront une autonomie de 8 heures, avec une portée de 80 nautiques et une capacité de charge de 100 kg (radar, systèmes optroniques). Complémentaire des hélicoptères, un drone autonome, permettra d’étendre les capacités de surveillance à moindre coût, avec des applications pour la surveillance, le renseignement, la lutte contre les activités illicites, ainsi que les opérations de recherche et de sauvetage. D’ici 2030, toutes les plateformes de la Marine seront équipées de drones aériens.

Construire la Marine de demain

À l’occasion du salon Euronaval, le ministère des Armées et des Anciens combattants vous propose une série d’articles pour découvrir le renouvellement des matériels de la Marine nationale pour qu’elle puisse faire face à la dégradation du contexte stratégique et au retour du combat en mer.

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