Le débarquement allié du 6 juin : une planification herculéenne

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 05 juin 2023

Le 6 juin 1944, il y a 79 ans, débutait la plus grosse opération combinée de l’histoire : le débarquement allié en Normandie. Matériel, essence, armée fantôme…Sa préparation a nécessité des moyens gigantesques et une bonne dose d’imagination. Récit des mois qui ont précédé le Jour J.  

Soldats et matériels arrivent en masse sur les côtes françaises, le lendemain du Débarquement © USIS

« Ok, let’s go ! » Dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, le général Eisenhower, commandant des forces alliées, lance l’ordre tant attendu. L’opération Overlord aura lieu le lendemain. Une décision qui a mis du temps à voir le jour.

Dès janvier 1943, les discussions s’enchaînent dans le plus grand secret. Il faut choisir une date, un lieu et définir les besoins en matériel. La décision est prise : les troupes partiront d’Angleterre et accosteront dans la baie de Seine, en Normandie. « C'est un bon compromis. Les Alliés veulent absolument posséder la supériorité aérienne et cette zone est tout juste dans le rayon d’action maximum de la chasse américaine et britannique. La côte est également beaucoup moins fortifiée que dans le Pas-de-Calais, explique Jean-Charles Foucrier, chercheur au Service historique de la Défense (SHD). Les réserves allemandes sont aussi moins nombreuses en Normandie. »

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Un vaste camp militaire

Les moyens mobilisés sont considérables. Des centaines de convois quittent les Etats-Unis et traversent l’Atlantique. Commence alors un chantier titanesque. Il faut amener les barges qui serviront au débarquement et plancher sur les deux ports artificiels nécessaires à l’acheminement du matériel en grande quantité. Nerf de la guerre, le carburant est une ressource convoitée. Dix-sept millions de bidons sont nécessaires pour l’expédier en Grande-Bretagne. Un projet d’oléoduc sous la Manche se dessine également peu à peu. Objectif : alimenter les forces alliées une fois sur le continent.

Le sud de l’Angleterre devient un vaste camp militaire. Chars, canons et véhicules s’entassent par milliers, à l’image de la Jeep Willys qui se dresse fièrement au milieu des troupes. Symbole de l’armée américaine, sa robustesse, sa maniabilité et sa rapidité seront de précieux atouts lors du Jour J.

Opération Fortitude

Durant les six semaines qui précèdent le débarquement, l’aviation alliée bombarde tout le quart nord-ouest de la France. Voies ferrées, ponts et canaux sont particulièrement visés. En parallèle, l’opération Fortitude est lancée. Son but : détourner l’attention ennemie. « C'est une phase d'intoxication pour faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais. Les Alliés ont placé de faux chars et de nombreux autres leurres dans le sud-est de l’Angleterre. Ils organisent ensuite des revues de troupes bien visibles aux avions d’observations allemands », raconte le chercheur du SHD. « Quant au général Patton, il donne des interviews dans les villages environnants, histoire de donner de la consistance au récit fictif. »

Longtemps prévu en mai, le D-Day doit jongler avec les éléments météorologiques, cruciaux pour la réussite de « la plus grosse opération combinée de l’histoire ». Une tempête persistante oblige à décaler la date au 5 juin, puis finalement au 6 juin. Le Jour le plus long.

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